Promoteur culturel guinéen basé en France et Co-organisateur du dernier concert du rappeur franco-congolais, Maître Gims, à Conakry, Amadou Diallo, alias ‘’Zam’’, a été fixé sur son sort ce mercredi, 12 juillet 2023, devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Il était poursuivi devant cette juridiction de première instance pour « escroquerie et abus de confiance » portant sur 90 mille dollars au préjudice d’un certain Mohamed Touré. Et, au terme des débats qui ont duré des semaines, le tribunal l’a reconnu coupable d’abus de confiance. Et, pour cette infraction, le tribunal l’a condamné à un an de prison dont 6 mois assortis de sursis et 5 millions de francs guinéens d’amende, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Dans son délibéré, le juge Ibrahima Diallo a d’abord déclaré Amadou Diallo « non coupable » de fait d’escroquerie dans cette affaire. Mais, à peine que le prévenu comme à savourer cette bonne nouvelle, le tribunal se prononce sur la seconde infraction poursuivie contre Zam. Et, cette fois, il le déclare « coupable d’abus de confiance » au préjudice de Mohamed Touré.
« Le tribunal déclare Amadou Zam Diallo non coupable du délit d’escroquerie à lui reprocher. En conséquence, lui renvoie des fins de la poursuite pour délit d’escroquerie non établi conformément l’article 544 du code de procédure pénale. Sur l’abus de confiance, déclare le prévenu coupable du délit d’abus de confiance à lui reproché. Et, pour la répression, le condamne à 12 mois d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis et au paiement de 5 millions de francs guinéens d’amande. Sur l’action civile, reçoit Mohamed Touré dans son action et déclare Amadou zam Diallo responsable du préjudice subi par Mohamed Touré. En conséquence, condamne Amadou Zam Diallo a payé à la victime des sommes de 90 000 dollars et 250 millions de francs guinéens à titre principal, ramène les dommages et intérêts raisonnables pour caution, condamne Amadou Diallo à 50 millions de dommages et intérêts », a dit le juge Ibrahima Diallo.
Au sortir de la salle d’audience, maître Pépé Antoine Lama n’a pas caché sa désolation face à cette décision qu’il qualifie de « scandaleux ». Pour cet avocat de la défense, cette procédure ne méritait même pas d’être jugée devant un juge pénal, car c’est une affaire purement civile.
« C’est un scandale. De ma petite carrière d’avocat, c’est l’une des plus mauvaises décisions de justice que je n’ai jamais connue. Un tribunal correctionnel qui retient un prévenu dans les liens de la culpabilité pour une histoire de prêt à intérêts. Je t’emprunte de l’argent contre intérêt, je ne rembourse pas, le créancier porte plainte pour abus de confiance et pour ça, on retient mon client dans les liens de la culpabilité pour les faits d’abus de confiance. Non seulement la procédure a été biaisée, parce que celle qui s’applique en matière de flagrant délit a été violée ; et, nous irons jusqu’au bout. Une procédure est en marche. C’est une affaire purement civile. Quand vous prêtez de l’argent à une personne contre intérêt et qu’elle ne rembourse pas, la voie judiciaire pour le recouvrement, c’est bien l’assignation, ce n’est pas devant un juge pénal.
Mais, nous déplorons le fond de cette affaire qui vient d’être évacuée, parce que teintée d’une illégalité qui ne dit pas son nom. Nous allons formaliser notre déclaration d’appel les minutes à venir et nous ne sommes pas prêts à croiser les bras », a-t-il martelé.
De son côté, Me Abdourhamane Dabo, avocat de la partie civile, s’est dit satisfait de la décision du tribunal. Il estime que c’est le droit qui a été dit dans la présente procédure.
« C’est le droit qui a triomphé, même si quelque part le tribunal nous a déboutés pour le délit d’escroquerie et a retenu le délit d’abus de confiance contre le prévenu Monsieur Amadou Zam Diallo. Vous savez, lorsque vous prenez de l’argent avec un paisible citoyen qui travaille dur pour les avoirs et que vous, vous venez dans l’intention de prendre cet argent pour l’aider à le fructifier et que vous le détournez du motif de cette remise pour en faire d’autres, vous ne pouvez que vous exposer aux sanctions pénales. Alors, conformément à l’article 428 du code de procédure pénale, c’est le droit qui a été dit en faveur de mon client. C’est de bonne guerre pour la défense, qui a droit de demander au tribunal sa compréhension des faits. Mais, toujours est-il que c’est un débat de plusieurs semaines qui a été déroulé devant ce tribunal qui a estimé que les faits pour lesquels M. Diallo est poursuivi sont constitutifs d’infractions et est entré en condamnation », s’est réjoui Me Dabo.
Pour rappel, les 28 et 29 avril 2023, le célèbre rappeur franco-congolais, Maître Gims s’est produit au Chapiteau By Issa et au stade Petit Sory de Conakry. Son concert avait été Co-organisé par MLP Boss et de MLZ dirigé par le promoteur culturel Amadou Diallo alias ‘’Zam’’. Et, pour ce projet qui s’annonçait prometteur, Zam avait emprunté 90 mille dollars à un certain Mohamed Touré. Malheureusement, ce concert a viré au fiasco. Le public mélomane de la capitale guinéenne a quasiment zappé l’événement. Ça a été un échec total et Zam n’a pas pu récolter les fonds nécessaires pour rembourser le prêt qu’il avait contracté. Et, c’est pour ces 90 mille dollars qu’il vient d’être condamné devant le tribunal correctionnel de Kaloum.
Malick Diakité pour Guineematin.com
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