Dr Boundou Sylla contre Marouane Camara : le juge de Dixinn déclare la nullité de la citation

Le tribunal correctionnel de Dixinn a prononcé ce jeudi, 13 juillet 2023, la nullité de la citation qui le saisit dans le dossier Marouane Camara. Le confrère était visé par une plainte pour diffamation et injures. La partie civile dans cette affaire est Dr Youssouf Boundou Sylla, « ancien » journaliste et actuel Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement technique, de la Formation profession et de l’Emploi, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Le dossier avait été renvoyé à la date d’aujourd’hui pour statuer sur les exceptions de nullité soulevées par les avocats de la défense. Dans sa décision, le tribunal, par la voie du juge Amadou Sy, a dit constater la nullité de la citation qui ne respecte pas les délais.

En effet, le juge a appelé Habib Marouane Camara à la barre. Il a aussitôt déclaré la nullité de la procédure de citation directe qui n’a pas observé le délai de 20 jours requis. Il a ensuite renvoyé la partie civile à mieux se pourvoir.

Me Thierno Souleymane Barry, avocat

Au sortir de la salle d’audience, maître Thierno Souleymane Barry, membre du collectif des avocats de la défense du prévenu Habib Marouane Camara, s’est félicité de la décision du tribunal. « Vous savez, Marouane est poursuivi pour diffamation et tout ce qui s’en suit. Mais, nous avions soulevé à l’audience précédente des exceptions, notamment liées à la nullité de la citation et du fait aussi que mon client est poursuivi pour des faits supposés commis par voie de presse. Donc, en l’occurrence, j’ai cité la loi L02 qui devait s’appliquer. Et ce matin, comme il se doit, le juge a prononcé le bon droit. Il a prononcé la nullité de la citation parce qu’elle n’observait pas le délai requis. Donc, une fois qu’une citation est déclarée nulle, on n’a même plus besoin d’aller vers les autres exceptions que nous avions soulevées. C’est pour nous un motif de satisfaction et nous continuerons à insister à ce que les délits par voie de presse en République de Guinée soient poursuivis sur la base de la loi L02, c’est-à-dire sur la liberté de la presse. Donc, nous nous réjouissons », a dit l’avocat.

Présent au procès de ce matin en guise de soutien au journaliste Habib Marouane Camara, le Secrétaire général du Syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG) a salué la décision du juge Amadou Sy. Sékou Djamal Pendessa a profité de l’occasion pour rassurer les journalistes que le SPPG continuera toujours à se battre pour le respect de la loi portant sur la liberté de la presse en Guinée.

Sékou Djamal Pendessa, SG du syndicat de la presse professionnelle de Guinée

« C’est un sentiment de joie, de satisfaction et d’assurance. L’assurance en ce sens que la justice guinéenne peut faire mieux. Vous n’êtes pas sans savoir que nous nous sommes toujours battus à ce que les journalistes, quand ils sont poursuivis dans l’exercice de leur métier, que cela se passe sur la base de la L02. Mais malheureusement, il y a toujours certains guinéens qui voudraient regarder ailleurs dans le seul but d’envoyer les journalistes en prison. Et malheureusement cette fois-ci, c’est de la part d’un confrère ou d’un ancien journaliste, quelqu’un qui a bénéficié des avantages de la L02, qui a voulu remettre en cause cette même loi, en l’occurrence le grand frère Boundou Sylla. Dès le début, le syndicat l’a appelé pour lui dire que ce n’était pas la bonne marche, de venir à la maison parce que nous, nous le considérons toujours comme un des nôtres, même s’il occupe aujourd’hui des fonctions. Mais, il n’a pas voulu comprendre le message. Heureusement, il y a des magistrats qui disent le droit […] Si d’un côté, il y a les magistrats qui cherchent à bafouiller la presse, comme le procureur de Coyah, qui a frappé notre confrère d’Espace récemment, il y a d’autres comme ceux du tribunal de Dixinn qui estiment que la loi L02 doit être respectée. Donc, c’est une nouvelle victoire pour la liberté de la presse. Le SPPG continuera à se battre, nous n’accepterons jamais que quelqu’un vienne piétiner la liberté de la presse et puis de surcroît quelqu’un qui a passé tout son temps dans le monde des médias », a lancé monsieur Pendessa.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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