Bilan des examens à Mamou : « c’est difficile de travailler toute l’année et obtenir zéro admis » (DPE)

Hamidou Sow, DPE de Mamou

Après la publication des résultats de l’examen d’entrée en 7ème année et du brevet de la session 2023, l’heure est au bilan dans certaines préfectures. C’est le cas à Mamou où ces résultats ont été qualifiés de catastrophiques par de nombreux observateurs. C’est pour en faire le diagnostic et tirer les leçons de cette « déconvenue » que la Direction préfectorale de l’éducation (DPE) de Mamou a rencontré tous les acteurs du système éducatif. La réunion s’est tenue hier, jeudi 13 juillet 2023, en présence de nombreux acteurs, préoccupés par ces résultats et décidés à y remédier, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

C’est l’école primaire Elhadj Boubacar Biro Diallo qui a servi de cadre à la rencontre. Elle a réuni autour du Directeur préfectoral de l’éducation, Hamidou Sow, les délégués scolaires de l’enseignement élémentaire, les proviseurs, les principaux des collèges, les directeurs d’écoles et les Associations des parents d’élèves et amis de l’école. La démarche vise à chercher à corriger les anomalies enregistrées au compte de l’année scolaire 2022/2023, et à projeter de nouvelles mesures pour l’année prochaine.

Siné Sidibé, de la cellule Examens à la DPE de Mamou, est revenu sur les difficultés rencontrées pendant les préparatifs aux examens avant de dégager de nouvelles mesures. « On peut se frotter les mains cette année par rapport aux années antérieures. Néanmoins, nous avons rencontré d’énormes difficultés qui sont, entre-autres les listes des candidats. J’ai voulu aider certains délégués scolaires de l’enseignement élémentaire surtout qui sont dans les communes rurales. On peut recevoir des listes où les noms sont incomplets ou bien au niveau de la date des filiations ou lieu de naissance du candidat. Quand on demande aux responsables des écoles, ils nous disent clairement qu’ils ne connaissent pas le candidat qui a des anomalies. Certains surveillants à la veille même de lancement des épreuves, on appelle leurs numéros, ça ne passe pas. A Chaque fois, les responsables des centres nous appellent pour nous dire tel ou tel est absent. Nous éliminons beaucoup des candidats à la veille même de l’examen.  Certains ont des faux diplômes. Nous demandons aux responsables d’écoles de nous remonter les listes de l’année prochaine accompagnées des diplômes et des livrets. Evitez aussi de présenter des candidats qui ne savent pas lire et écrire. Il faut prioriser la qualité et non la quantité des candidats. Respecter les consignes qui viennent de la direction », a dit monsieur Sidibé.

Pour sa part, Bachir Baldé, Chef section de l’enseignement élémentaire, a fustigé le niveau de certains maîtres de la 6ème année, du CM2 (Cours Moyen 2). « Vingt-cinq (25) écoles, aucun élève n’a la moyenne ni en Dictée et Questions ni en Rédaction ni en Calcul. Ces maîtres vont nous donner des explications claires. Avec ça, nos résultats seront toujours lamentables. Mettons les enseignants qu’il faut dans les classes d’examens. Un enseignant qui n’arrive pas à satisfaire les enfants, changez-les. Écartez les candidats qui ne peuvent pas écrire. L’écriture illisible empêche le candidat de passer. Un candidat qui ne sait ni lire ni écrire, il fera quoi en 6ème année. On a retrouvé des candidats en 10ème année qui ne savent pas lire. Et tant que nous laissons ces élèves passer dans les classes supérieures, nous allons toujours enregistrer des résultats catastrophiques. Nous mettrons un document à votre portée, pour vous en servir, pour une formation de qualité au niveau des classes », a dit monsieur Baldé.

Hamidou Sow, DPE de Mamou

Prenant la parole, le directeur préfectoral de l’éducation de Mamou, Hamidou Sow a regretté que certains collèges n’aient pas eu un seul admis cette année. « On peut dire Dieu merci pour cette année. Mais nous voulons plus, car nous avons eu des collèges ruraux qui ont enregistré zéro admis. Certains même, deux années consécutives. Donc, c’est une année plus ou moins satisfaisante. C’est pourquoi l’année prochaine, nous allons voir comment renforcer aussi le niveau des enseignants. Un enseignant doit se former en permanence.  L’homme est perfectible à l’infini. C’est difficile de travailler toute l’année et obtenir zéro admis », a dit le DPE de Mamou.

Poursuivant son intervention, Hamidou Sow a invité tous les responsables éducatifs à une prise de conscience. « Cette année, nous avons enregistré 11 collèges qui ont enregistré zéro admis… C’est une honte pour nous. J’ai reçu des plaintes des communautés pour me dire changer tel responsable ou tel autre. Nous avons des enseignants qui ont contribué négativement aux résultats à Mamou. Ils viennent également me voir pour signer, pour avoir un prêt à la banque. Je ne le ferai jamais. C’est le travail qu’on paye, pas les travailleurs. Il faut éviter de prendre des enseignants improductifs pour la gestion des examens. Je vous demande respectueusement, affectueusement, de travailler positivement pour le bonheur du système éducatif dans la préfecture. Seul Dieu qui peut nous payer. Travaillons la main dans la main. Si nous voulons aller de l’avant, si nous voulons avoir un héritage inépuisable, valorisons l’éducation », a martelé le DPE de Mamou, Hamidou Sow.

De Mamou Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tél. : 625 698 919/657 343 939

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