N’zérékoré : des vendeurs envahissent les emprises des routes qui bordent les marchés de la ville

Malgré les efforts consentis par la délégation spéciale pour la délimitation ou le bornage des marchés du centre-ville de N’zérékoré, des marchands ambulants et des femmes étalagistes envahissent les emprises des voiries qui bordent lesdits marchés. Ils invoquent souvent un manque de place à l’intérieur des marchés pour justifier leur occupation anarchique des emprises de la chaussée.

Rencontrée par Guineematin.com au grande marché de N’zérékoré hier, lundi 17 juillet 2023, Mme Seny Haba, marchande, dit qu’elle n’a pas où s’installer dans ce marché.

« Le maire Fassou Goumou avait promis de nous donner de la place, mais jusqu’à présent nous n’avions pas un abri où s’installer. Nous sommes en train de souffrir et les agents communaux viennent souvent nous embêter. Mais, on n’a pas où partir, c’est la raison pour laquelle chaque jour nous sommes là. Si le maire nous avait donné un endroit, on n’allait pas venir s’asseoir aux abords de la route, surtout avec les engins roulant à des vitesses excessives. C’est vraiment un risque. Nous-mêmes nous savons pertinemment que c’est la route, et la route n’est pas un endroit propice pour le marché. Je dirais que nous sommes exposés à des risques, mais comment faire ? Je demande au maire de nous aider à avoir une place, car nous sommes des mères de famille, si ce n’est les petits négoces que nous effectuons-là, on ne peut pas parvenir à couvrir les dépenses de nos enfants… Depuis l’année passée, on nous a promis de nous donner de la place. Mais, jusqu’à présent on connaît quelle a été la suite », a confié Mme Sény Haba.

Abondant dans le même sens, cette autre marchande, Aline Kolié, dit que c’est sur cette route qu’elle gagne sa vie. Et, elle n’est pas prête à y quitter avant d’avoir une place au marché. Quitte à jouer au cache-cache avec les gardes communaux.

« Je demande au président de la transition, le colonel Mamadi Doubouya, de nous aider à avoir une place comme marché et de diminuer le prix des denrées de première nécessité. Moi qui vous parle, j’ai perdu mon mari, mes enfants sont nombreux et c’est à travers ces petits commerces que je parviens à satisfaire certains besoins de mes enfants. Mais, au-delà de tout ça, si l’on n’a pas la place quel serait notre sort avec tous ces enfants ? On n’a pas où gagner la dépense, c’est pourquoi nous venons nous débrouiller aux abords de la route. Mais, à chaque fois nous sommes empêchées par les agents de la police communale. On n’a pas où partir. Vraiment nous sommes dans une situation très difficile concernant l’affaire du marché surtout dans la ville de N’Zérékoré », a déploré Aline Kolié.

Pour Jeannette Lamah, vendeuse de charbon de bois au bord du marché de Nyenh Daninè (situé à proximité du terrain des réfugiés), il n’y a pas assez de places dans ce marché. D’où la place des femmes aux abords de la chaussée pour chercher des clients.

« Vraiment ici, au quartier Nyenh Daninè, nous n’avions pas de marché et la place qui a été réservée pour le marché est insuffisante. C’est pourquoi nous sommes obligées de venir s’asseoir au bord de la route à la recherche du quotidien. On ne peut pas tous se contenir dans ce marché pour beaucoup de raisons. Chaque jour, il y a des accidents de la circulation qui se produisent ici, surtout les taxi-motards qui conduisent avec excès de vitesse. Je demande au président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, de nous aider à avoir un grand marché digne de nom permettant à nous, les femmes, de se prendre en charge. S’il y avait la possibilité, il faut qu’on construise ce marché en immeuble avec plusieurs magasins pour que nous ayons de la place pour le commerce », a-t-elle indiqué.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Cécé Gbamou, Odilon Loua pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

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