Vol du sac d’une dame à Conakry : le tribunal de Mafanco saisi d’un dossier qu’il ne devrait pas juger

Mamadou Yéro Bah, chauffeur de profession, est accusé de vol et poursuivi au tribunal de première instance de Mafanco. Appelé à la barre ce lundi, 24 juillet 2023, le prévenu a nié les faits mis à sa charge. Mais, les faits pour lesquels il est jugé s’étant produits dans la commune de Ratoma, le tribunal s’est retrouvé dans l’incompétence de connaître de cette affaire. Il a renvoyé le ministère public à rectifier le tir, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, Mamadou Yéro Bah est accusé du vol d’un sac appartenant à Nansira Konaté. Appelé à la barre, le prévenu s’est expliqué sur comment se sont déroulés les faits. « Le matin, je me suis levé pour partir au boulot avec ma voiture de travail. Je l’avais garée quelque part et je devais aller la prendre. Je vends de l’eau. Arrivé à la gendarmerie de Boston, j’ai vu un motard, je l’ai arrêté et je suis monté sur la moto. On roulait, et une moto nous a dépassés. Ils étaient deux sur elle, avec un sac. Ils roulaient en pleine vitesse et quand nous avons entendu derrière nous crié au voleur, nous avons accéléré pour les poursuivre. Lorsqu’ils ont vu qu’ils ne pouvaient pas nous échapper, ils ont jeté le sac et se sont enfuis. Quand nous nous sommes arrêtés maintenant pour ramasser le sac et l’apporter à son propriétaire, c’est là que les gens nous ont arrêtés », a expliqué Mamadou Yéro Bah.

Poursuivant, il affirme être victime de sa bonté. « Je ne reconnais pas les faits de vol dont on m’accuse. C’est ma bonne volonté qui m’envoie ici. Le motard et moi, nous avons été transportés à la gendarmerie. Lui, il a payé de l’argent pour sortir et moi comme, je n’avais pas la somme demandée, on m’a gardé et accusé de vol. Je ne reconnais vraiment pas les faits dont on m’accuse. Je ne suis pas un voleur, mais un simple chauffeur qui s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment », a lâché le prévenu en pleurs.

Le président du tribunal, constatant la contradiction des déclarations du prévenu à la gendarmerie et au tribunal, va interroger. « Je n’ai jamais reconnu avoir dit que j’avais volé 27 millions GNF. Ils ont transformé mes propos à la gendarmerie. Vous ne devez prendre en compte que ce que je dis ici, monsieur le président », répond le prévenu.

Mais dans la foulée, le tribunal et le ministère public vont constater que les faits de vol présumés se sont déroulés dans la commune de Ratoma.

Finalement, le président du tribunal Mamady 2 Magassouba s’est déclaré incompétent à connaitre de cette affaire. C’est ainsi qu’il renvoyer le ministère public « à mieux se pourvoir ».

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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