Hamdallaye Concasseur : Alsény Baldé tué par balle, des gendarmes pointés du doigt

Âgé de 25 ans et boulanger de profession, Alsény Baldé a été tué par balle au marché Concasseur dans la nuit d’hier à aujourd’hui mardi, 1er août 2023. Ce jeune originaire de Tougué aurait été tué par des gendarmes. Il était assis dans une moto tricycle où il était en train de manger, aux environs de 00 heures, quand deux agents armés (des gendarmes selon les témoignages) lui ont tiré dessus, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Dian Seck, le maître boulanger de Alsény Baldé, a vécu ce crime et il le relate avec beaucoup de peine.

« Alsény Baldé était mon boulanger. Il est venu au travail, il a mélangé un sac et demi de farine. Après, il est allé chercher à manger. Il est venu s’asseoir dans un tricycle pour manger. Il est resté là, deux gendarmes sont venus tirer sur lui. Ils sont arrivés dans un pick-up qu’ils ont garé au bord de la route. C’était vers 00 heures. C’est la première fois qu’une telle situation de tuerie se passe ici… Sa perte nous cause beaucoup de choses. Il (Alsény Baldé) est orphelin de père. C’est lui et son jumeau qui aident leur mère à nourrir leurs petits frères. C’est ici qu’il gagnait son quotidien. Nous demandons aujourd’hui à l’autorité de nous aider. On ne peut pas pardonner celui qui l’a tué. Parce qu’on passe la nuit ici pour avoir à manger le matin », a confié Mamadou Dian Seck.

De son côté, Mamadou Aliou Baldé, grand frère de Alsény Baldé, demande aux autorités « d’éduquer et de conseiller » les forces de l’ordre avant de les mettre sur le terrain.

« Vraiment c’est une douleur profonde. J’ai été appelé par son maître boulanger que mon jeune frère a eu la mort, qu’il a été tué par les gendarmes. C’est un jeune homme qui n’a pas de problème avec quelqu’un. Il a perdu son père. Il ne boit pas, il ne part pas en boîte de nuit. Il est très calme. C’est une peine pour nous. Les forces de l’ordre doivent savoir qu’on est tous des Guinéens et qu’elles ont pour mission de sécuriser les gens. Alsény n’était même pas dans la rue. Ça nous fait de la peine. Il faut que ça cesse. Les autorités doivent bien éduquer et conseiller les agents quand ils sortent. Il y a plus de 6 fours ici. On s’en remet à Dieu parce que l’âme appartient au bon Dieu, c’est lui seul qui peut juger », a-t-il dit.

Pour sa part, Ansoumane Doukouré, Chef adjoint du quartier Hamdallaye 1, a déploré cet acte « regrettable » dans sa juridiction.

« D’abord je présente toutes mes condoléances à la famille du défunt. Ce matin, on m’a appelé pour me dire qu’il y a eu un décès dans mon quartier. Je suis venu sur les lieux pour m’enquérir des nouvelles. Les gens m’ont montré le corps. Je suis venu voir le corps, mais dans mon quartier ici, c’est la première fois qu’on tire sur quelqu’un à bout portant. Il était sur son lieu de travail. Ce n’est pas parce que tu es gendarme, militaire ou policier que tu as le droit de tirer sur les civils sans défense. C’est regrettable », a-t-il déploré.

Il faut rappeler que la journée d’hier a été mouvementée et marquée par des manifestations violentes par endroit le long de la route Le Prince.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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