Dabola : « nous recevons beaucoup de personnes suspectées de vol », selon le juge d’instruction

Les cas de vol sont devenus récurrents dans la préfecture de Dabola. Récemment, un récidiviste a failli se faire lyncher par des jeunes qui l’accusaient de soustraction frauduleuses de biens d’autrui. De nombreux dossiers de vol présumés sont en traitement au tribunal local. Pour en savoir davantage sur cette problématique, le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture, a donné la parole à Avide Kpoghomou, juge d’instruction par intérim de Dabola. Le magistrat a dénoncé les vols récurrents et les interventions en faveur de présumés voleurs.

D’entrée de jeu, le juge d’instruction par intérim reconnaît la récurrence du phénomène de vol dans sa juridiction. « Tout de suite sur ma table, il y a trois dossiers de vol. Un phénomène qui est devenu récurrent. Nous recevons beaucoup de personnes suspectées de vol. Vous savez, en cette période hivernale, quand il pleut, c’est le moment propice pour les délinquants d’aller s’attaquer aux biens des autres sans que quelqu’un ne se rende compte. Et ce qui occasionne cela, c’est que les jeunes n’aiment pas travailler et ils préfèrent la vie facile », a dit le magistrat instructeur.

Le samedi dernier, 12 août 2023, un cas de vol tout à fait particulier a été signalé à Dabola. C’est un ancien détenu, soupçonné de vol, qui a été interpellé par des jeunes qui ont failli mettre fin à ses jours. Le juge d’instruction apporte des précisions sur ce cas. « Ce qui s’est passé le samedi nuit, concernant l’arrestation d’un jeune dont les gens disent que c’est un ancien condamné qui serait libéré par les gardes pénitentiaires en complicité avec lui pour aller voler, n’eût été l’intervention du régisseur cette nuit, ce jeune serait lynché par des jeunes. Les gens disent qu’il était en complicité avec les gardes pénitentiaires. C’est archi-faux. Voici un monsieur, qui a été condamné par la justice de paix de Dabola pour vol de téléphone à une peine d’emprisonnement d’une année. Et lorsque la peine expire, le régisseur informe le juge de paix par un certificat d’expiration de peine et au vue de ce certificat, le juge de paix ordonne la liberté immédiate du condamné », a expliqué notre interlocuteur.

Selon M. Avide Kpoghomou, le tribunal est souvent envahi par des personnes qui viennent plaider la cause de présumés voleurs. Il a prodigué des conseils à ceux qui se livrent à cette pratique. « Je vous confirme qu’il y a beaucoup d’intervention. Mais parfois, nous leur disons de laisser la procédure suivre son cours. Donc, nous résistons et c’est ça notre travail. Je demande à ceux qui aiment intervenir et qui se croient peut-être au-dessus de la loi, quand l’un de leurs parents ou de leurs proches est en conflit avec la loi, de respecter cette loi et de demander son application… ».

De Dabola, Mamadou Bella Barry pour Guineematin.com

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