Intervention militaire au Niger ? « Nous avons déjà convenu et affiné ce qui sera nécessaire pour l’intervention » assure Abdel-Fatau Musah

Les rideaux sont tombés hier, vendredi 18 Août 2023, à Burma Camp à Accra, où se tenait une réunion de deux jours du comité des chefs d’Etats-majors des armées de la CEDEAO sur une possible intervention militaire au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel. À la fin de la rencontre et au nom du comité, Abdel-Fatau Musah, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, a déclaré qu’ils avaient convenu d’un « jour J » non divulgué pour une éventuelle intervention militaire pour restaurer la démocratie au Niger si les efforts diplomatiques échouent. Le porte parole du comité a précisé qu’il n’aura pas un dialogue sans fin avec la junte rebelle, rapport un journaliste de Guineematin.com qui est actuellement à Accra.

Ces commentaires sont intervenus à la fin d’une réunion de deux jours des chefs de l’armée Ouest-africaine à Accra, la capitale du Ghana, où ils ont élaboré la logistique et la stratégie d’un éventuel recours à la force au Niger. La CEDEAO a déclaré qu’une telle action serait un dernier recours. 

« Nous sommes prêts à partir dès que l’ordre sera donné. Le jour J est également décidé. Ce que nous n’allons pas divulguer. Une résolution pacifique reste l’option préférée de la CEDEAO. Au moment où nous parlons, nous préparons toujours une mission de médiation dans le pays. Nous n’avons donc fermer aucune porte… mais nous n’allons pas nous engager dans un dialogue sans fin », a déclaré le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah, lors de la cérémonie de clôture.

Il n’y a pas eu de réponse immédiate de la junte. Ces officiers militaires ont déposé le président nigérien, Mohamed Bazoum le 26 juillet et ont défié les appels des Nations Unies, de la CEDEAO et d’autres pour la restauration de l’ordre constitutionnel, incitant le bloc à ordonner la constitution d’une force en attente. 

« Nous avons déjà convenu et affiné ce qui sera nécessaire pour l’intervention. Pour l’instant je ne saurai dire le nombre de soldat qui serait déployé, c’est purement stratégique », a-t-il dit.

Enfin, le commissaire a indiqué que la plupart de ses 15 États membres sont prêts à contribuer pour l’envoie d’une force conjointe, à l’exception du Cap-vert et de ceux qui sont dirigés par des juntes militaires (le Mali, le Burkina Faso et la Guinée).

À préciser que pour beaucoup d’observateurs, une intervention militaire au Niger entraînerait de nouvelles turbulences pour la région de l’Afrique de l’Ouest, qui lutte déjà contre une avancée djihadiste  vieille de dix ans et une crise de la faim qui s’aggrave. 

D’Accra, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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