Abdel-Fatau Musah : « le coup d’Etat au Niger a freiné le déploiement de la force en attente de la CEDEAO contre le terrorisme »

Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, les forces en attente de la CEDEAO ont été activées pour appuyer les pays en guerre contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Cette information, peu connue du grand public, alors que la CEDEAO est critiquée pour son inaction face à ce fléau, a été rendue officielle par le chef d’Etat-major des forces armées ghanéennes en marge de l’ouverture de 2 jours de réunion du comité extraordinaire des chefs d’États-majors de la CEDEAO sur le déploiement de la force en entente au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel. 

Selon Abdel-Fatau Musah, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO, la force en attente a été activée pour donner un coup d’accélérateur à la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. « On avait déjà activé la force en attente, les études avaient été menées, le budget et les axes définis, mais le coup d’Etat intervenu au Niger a freiné ce processus parce que le Niger fait partie des pays avec le Mali et le Burkina en guerre face au terrorisme. Donc, les militaires, au lieu d’aller se battre sur le terrain ont préféré séquestrer un président démocratiquement élu », a-t-il dit.

La CEDEAO a adopté une position plus dure sur le coup d’État au Niger, le sixième de la région élargie en trois ans, que sur les précédents. La crédibilité du bloc est en jeu car il avait déclaré qu’il ne tolérerait plus de tels renversements. « La décision est que le coup d’État au Niger est un coup d’État de trop pour la région, et nous y mettons un terme en ce moment, nous traçons la ligne dans le sable », a déclaré Abdel-Fatau Musah.

Le Niger a également une importance stratégique au-delà de l’Afrique de l’Ouest en raison de ses réserves d’uranium et de pétrole et de son rôle de plaque tournante pour les troupes étrangères impliquées dans la lutte contre les insurgés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. C’est d’ailleurs pourquoi des puissances comme la Russie et les Etats-Unis ont plutôt appelé à une résolution à l’amiable.

D’Accra, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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