Conakry : un environnementaliste interpelle sur les impacts des déchets plastiques

De nos jours, le plastique est très utilisé notamment dans les ménages, malgré le danger qu’il représente pour la santé et pour l’environnement. Pour parler du péril plastique, un reporter de Guineematin.com a donné la parole ce mercredi, 30 août 2023, à Golota Raphaël Lamah. Ce spécialiste en Gestion des ressources naturelles et acteur de la société civile a lancé un appel pour une gestion plus intelligente des déchets, notamment ceux plastiques.

Le plastique est de plus en plus utilisé dans les ménages pour divers besoins. Un constat partagé par Golota Raphaël Lamah, spécialiste en Gestion des ressources naturelles. « Le plastique est utilisé par la quasi-totalité de la population au quotidien, comme emballage, dans les ménages, pour le transport de toute chose, au niveau des ménages. Voilà que ce plastique, s’il n’est pas géré dans les règles de l’art, finit par devenir un déchet dans la nature. Et ce déchet, exposé à la nature, a de grandes conséquences du fait que, en français facile, ne se détruit pas facilement. C’est différent par exemple d’une peau de banane qui pourrit vite », a expliqué Golota Raphaël Lamah.

Golota Raphaël Lamah, environnementaliste

L’utilisation à outrance du plastique a de nombreuses conséquences. « Dans la plupart des villages ou bien des capitales, on rejette tout ce que nous produisons comme déchets de ménage, tout ce que nous produisons comme saletés, comme ordures ménagères, comme par exemple le littoral. Le déchet qui se retrouve dans le fond des océans par exemple, un poisson qui avalerait ça, puis un individu le consomme, ça pourrait être nuisible à la santé. Vous imaginez un poisson qui consomme un caoutchouc, ça veut dire que les micro-plastiques seront dans le corps de l’animal. Cela veut dire que ces micro plastiques là vont se retrouver dans le corps de la personne qui consomme ce poisson. C’est une autre pollution indirecte. Donc, ça devient l’une des conséquences. La deuxième conséquence, je prends par exemple sur nos terres fermes, nos sols, vous savez que lorsqu’un sol est rempli de déchets plastiques, il ne favorise pas la production d’une plante par exemple qui serait là. Donc, ça devient un polluant pour le sol. Dans cette production de déchets au niveau des ménages, si ça connaît un grand volume, on voit partout des tas d’immondices et c’est aussi vilain pour la beauté de la nature. Un autre exemple, quand prenez au niveau des décharges, et que pour gérer ces décharges-là, les gens mettent le feu, imaginez que vous êtes dans une maison enfermée et qu’on brûle un caoutchouc, je n’ai pas à apprendre à quelqu’un le niveau de pollution que ça pourrait faire… ».

Il n’y a pas de problème sans solution, soutient Golota Raphaël Lamah. « Je pense qu’il y a une certaine chaîne qu’il faudrait respecter. Très malheureusement en République de Guinée, depuis de longues années, un des maillons de ces chaînes-là n’a pu être respecté. La chaîne doit débuter au niveau des ménages. Il faut que les ménages essaient de comprendre que la production des déchets n’est pas mal dans l’ensemble (…) mais il faut, au début si possible, aller dans une PME pour s’abonner. Si possible, trier soi-même les déchets avant que les PME ne viennent collecter ces déchets. Au niveau de cette collecte, il faut aussi que les PME aient à leurs dispositions dans les quartiers des bacs à ordures. Que ça soit le premier point où on peut réunir les déchets collectés au niveau des ménages et que, au niveau des bacs à ordures, qu’il y ait vraiment un service conséquent et compétent pour pouvoir assurer le transport de ces déchets vers les grandes décharges. Et ces décharges doivent être des décharges qui répondent à certaines normes de standard en construisant des usines de transformation », a laissé entendre notre interlocuteur.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 286 119

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