Sorel Kéïta sur l’an 2 du CNRD : « des actes ont été posés, l’avant-projet de Constitution est achevé »

Honorable Sorel Kéïta, président de la Commission des Affaires étrangères et des Guinéens de l'étranger au CNT

En marge d’une conférence débat organisée par l’Amicale des femmes de l’administration parlementaire de Guinée (l’AFAP-Guinée), ce lundi 4 septembre 2023, au Palais du peuple, l’Honorable Sorel Kéïta, Président de la Commission des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger représentant le Président du CNT, Dr Dansa Kourouma, à cet évènement, s’est prêté aux questions de la presse dont Guineematin.com et parlé des acquis des 2 ans du CNRD, au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.

« Nous sommes là pour soutenir l’Amicale des femmes de l’administration parlementaire de Guinée qui organise une conférence-débat à l’occasion du 2ème anniversaire au pouvoir du CNRD. Je suis là pour représenter le Président du CNT, Dr Dansa Kourouma qui, comme vous le savez, est pleine offensive diplomatique du CNT, pour hisser le plus haut possible à l’échelle internationale les valeurs et les réalités de cette transition. Pour nous, c’est important que les femmes s’engagent puisqu’elles sont les héritières de ces grandes héroïnes qui ont marqué la vie de notre nation. Je veux citer Mbalia Camara, Hadja Mafory Bangoura et récemment, cette dame dont la disparition a amené toute la nation à communier dans la douleur, il s’agit de Hadja Rabiatou Sérah Diallo, ancienne Présidente du CNT et leader syndicale et ancienne dirigeante de la CNTG, qui a fait honneur à la Guinée et surtout de la femme guinéenne. Elle se lève la première et se couche la dernière pour soutenir et subvenir aux besoins de la famille. En cas de violence, les femmes et les enfants sont les premières victimes d’où l’intérêt de soutenir cette initiative portée par l’AFAP-Guinée pour une transition apaisée », a souligné ce responsable du CNT.

Pour cet ancien activiste de la société civile guinéenne en France, parmi les actes posés par le CNRD, il faut retenir la rupture avec le passé.

Honorable Sorel Kéïta, président de la Commission des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger au CNT

« Parlant du bilan du CNRD, il faut mentionner la rupture avec l’ordre ancien. Il faut le reconnaître, c’était un ordre dictatorial, un ordre basé sur la violence et un ordre dans lequel le Guinéen était dans une prison à ciel ouvert. Et la mal gouvernance, la gabegie financière et la violence exercée par le régime empêchaient au Guinéen de voir le bout du tunnel. Le 2ème acquis, mais s’il y a des choses à faire, puisque le tout n’est pas parfait, il y a une espèce de pacification générale, des actes qui ont été posés en termes d’infrastructures avec la construction des routes, des ouvrages de franchissement, l’extension de l’aéroport, l’amélioration de la fourniture en électricité et d’eau (même si le programme a été porté par l’ancien Président Alpha Condé). Il y a également le processus du retour à l’ordre constitutionnel avec la mise en place des organes de la transition, et ce travail formidable du CNT. D’ailleurs je peux vous le confirmer, le travail sur l’avant-projet de la Constitution, qui est l’une des missions du CNT, est fini. De manière générale, le CNRD a réussi à inculquer dans l’esprit des dirigeants, la culture de la redevabilité avec la mise en place de la CRIEF (la Cour de répression des infractions économiques et financières). Dans le passé on était en pleine impunité face à certains actes de corruption ou de détournements des deniers publics. Aujourd’hui, l’existence de la CRIEF amène les responsables et hauts cadres de l’Etat à faire très attention dans la gestion des biens publics. On a désormais cette gouvernance par l’exemplarité. Évidemment, il y a beaucoup d’autres choses à faire. Pour y arriver, l’engagement de tous et chacun est indispensable. C’est notamment la consolidation de la paix, le renforcement de l’unité nationale et la solidification de la cohésion sociale. Sur ce chantier, l’apport de chaque citoyen est indispensable pour la préservation du patrimoine commun », a fait noter le Président de la Commission des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger.

Sorel Kéïta précise que les portes du CNT sont ouvertes à tout le monde et chacun peut venir apporter ses contributions pour le bien de la Guinée.

Comme perspectives, ce haut responsable du Parlement de la transition souhaite le renforcement du tissu social et la démarcation du sentiment d’exclusion. Mais pas tout.

« Je pense sincèrement qu’il y a encore des problèmes au niveau de ce qu’on peut appeler la nation guinéenne. Je pense qu’elle est en cours et qu’on n’a pas encore véritablement cette nation dont nous rêvons tous. Puisque tout ce qui concerne l’éducation civique, la réconciliation et la citoyenneté, ce sont des fondamentaux. On doit mettre le paquet là-dessus. Puisqu’on n’a pas cette cohésion nationale à laquelle nous aspirons tous. Pour les années à venir, il faut qu’on arrive à bâtir une véritable nation guinéenne…il faut qu’on réussisse à quitter ce sentiment de régionalisme et d’éthnicisme qui est un réel danger pour l’existence d’une nation. Il y a également le chantier des élections ouvertes, transparentes, démocratiques et inclusives permettant à tous ceux qui le souhaitent d’y prendre part, évidemment en respectant un certain nombre de critères. Pour que personne n’ait le sentiment d’avoir été écarté.  Le CNT en est conscient et nous ferons notre part du boulot, parce que nous nous sommes entièrement concernés et impliqués par cette transition et par sa réussite », a conclu l’Honorable Sorel Kéïta.

A rappeler que cette conférence-débat de l’amicale des femmes de l’administration parlementaire connaîtra la participation de plusieurs personnalités dont d’anciennes femmes parlementaires et ministres, reconnues pour activisme politique ou de la société civile.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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