Débrayage des magistrats en Guinée : « ça a des conséquences sur les détenus et les usagers de la justice »

Me Faya Gabriel Kamano, avocat

Les magistrats observent un débrayage depuis près d’un mois en Guinée. Ils ont cessé toute activité depuis le 17 août dernier pour protester contre la suspension de deux des leurs par le ministre de la justice. Il s’agit des magistrats Moussa Camara et Cé Avis Gamis, respectivement juge et substitut du procureur au tribunal de première instance de Labé. Ce mouvement de débrayage appelé par l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) paralyse de nombreux cours et tribunaux du pays, il est aussi en train de faire des dommages collatéraux.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce mardi, 12 septembre 2023, Me Faya Gabriel Kamano, avocat et porte-parole du Barreau de Guinée, a évoqué des conséquences sur les détenus et les usagers de la justice.

« La grève a des conséquences sur les détenus, parce qu’il y a des procédures, si elles avaient continué, certains détenus seraient déjà situés sur leurs sorts. Mais, il n’y a pas que les détenus, il y a aussi les usagers de la justice. Vous savez qu’il y a certains de nos concitoyens qui cherchent des casiers judiciaires ou des certificats de nationalité pour la constitution des dossiers d’emploi ou de voyage. Mais, si les signataires ne sont pas disponibles, cela va forcément avoir des conséquences sur ces personnes », a-t-il indiqué.

Avec des détenus comme victimes collatérales de ce débrayage des magistrats, les activités des avocats pourraient aussi être affectées par ce mouvement de colère. Ces derniers sont actuellement en vacances, mais beaucoup d’entre eux ont des dossiers pendants devant les différentes juridictions du pays.

Selon le porte-parole du Barreau de Guinée, une assemblée générale des avocats pourrait se tenir dès la rentrée pour définir la ligne à suivre face à cette situation qui tend à perdurer.

« Cette situation est un sujet d’intérêt national, mais cela coïncide à nos vacances. Et un avocat individuellement pris, il serait difficile pour lui de donner son avis ou d’influencer le cours des choses. C’est pourquoi, le moment venu, lorsque nous finirons nos vacances, le conseil de l’ordre pourra soumettre la question à l’assemblée générale des avocats pour définir la conduite à tenir », a confié Me Faya Gabriel Kamano.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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