En Guinée, le chômage est endémique chez les jeunes. Cette réalité dure depuis des décennies dans le pays et elle affecte plusieurs familles. Partout sur le territoire national, ils sont nombreux ces jeunes diplômés sans emploi à dépendre encore de leurs parents. Ils n’ont aucun revenu et passent leurs journées autour du thé dans les quartiers. Ce sont de vrais chômeurs.
Mais, au milieu de ce tas, certains se démarquent par moment. Avec de « petits boulots » précaires, ces jeunes se font de « petits sous ». Ils se font appeler « freelances (des indépendants) » et estiment que le « chômage n’est pas une fatalité » à laquelle il est impossible de se soustraire.
Au micro d’un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 14 septembre 2023, Mamadou Oury Baïlo Bah, un chômeur rencontré à Kagbelen (dans la préfecture de Dubréka), a expliqué comment il se fait de l’argent avec son petit ordinateur.
« J’arrive à joindre les deux bouts en faisant de petits boulots par-ci et par-là et ce qu’il faut savoir avec mon domaine qui est l’informatique, je parviens à faire pas mal de choses pour subvenir au moins à mes besoins primaires. Par exemple, parfois je crée des identités visuelles pour certaines entreprises pour des fins de publicité ou de campagne. De plus, je fais pour certains particuliers, la création de blogs, de sites web, etc… Avec ça, je parviens à maintenir un équilibre dans ma vie. Je suis chômeur certes, mais j’utilise mes compétences en faisant du freelance », a-t-il confié avec un air fier.
Pour Cheick Ibrahima Khalil Doumbia, qu’on soit en activité ou au chômage, l’objectif final est d’avoir de l’argent. Actuellement, il essaie de s’en sortir par le biais de l’entrepreneuriat. Mais, il estime qu’il est tout à fait possible d’avoir de l’argent quand on est chômeur.
« On peut être chômeur et se faire de l’argent. D’ailleurs, c’est l’objectif, avoir de l’argent. Je suis chômeur, je ne travaille pas au compte de l’État ni dans une entreprise… On peut être chômeur et être entrepreneur, avoir de l’argent et être plus riche que les emplois. Chômer, ce n’est pas une fatalité si tu as le mental de te faire de l’argent », soutient-il.
De son côté, Aboubacar Sylla estime que c’est le système de gouvernance qui maintient les jeunes au chômage en Guinée. Il souhaite tenter sa chance dans l’entrepreneuriat.
« L’une des raisons qui cautionnent le chômage chez les jeunes en Guinée, c’est le système de fonctionnement de notre pays. Les entreprises n’engagent que des jeunes diplômés, pourtant il y en a qui ne le sont pas, mais qui ont des compétences à vendre plus que ceux qui en ont des diplômes. Les gens qui n’ont pas de diplôme s’infériorisent parce qu’ils ne peuvent pas avoir un emploi. Tout ça parce que le système exige le diplôme pour être employé. Le système est moribond, dégoûtant, mourant et dégueulasse. C’est lui qui engendre le chômage », a-t-il martelé.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com
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