Conakry : malgré une baisse des prix, des vendeurs de fournitures scolaires se plaignent de la rareté des clients

Dans quelques jours, les élèves guinéens reprennent le chemin de l’école au compte de l’année scolaire 2023-2024. A l’heure des préparatifs pour la rentrée des classes, prévue le mardi 03 octobre, les marchés sont inondés de fournitures scolaires de toutes sortes. Mais la clientèle se fait rare dans certains marchés de la ville de Conakry dans une conjoncture où les parents d’élèves peinent à joindre les deux bouts et multiplient les plaintes. Même si les prix de certains articles ont connu une diminution. Tel est le constat fait hier, mardi 19 septembre 2023, au grand marché de Madina, dans la commune de Matam, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le constat révèle que le marché de Madina, un des plus grands marchés de Conakry, est achalandé de fournitures scolaires, notamment de tenues, de sacs, de cahiers, de stylos et autres accessoires. Des dames vendeuses ont des micros sur leurs articles pour attirer l’attention des clients.

Mamadou Siradio Bah, commerçant

Mamadou Siradio Bah, commerçant, se plaint du manque d’engouement, malgré la baisse des prix de certaines fournitures scolaires. « Nous ne savons pas ce qui se passe. Mais les clients se font encore rares. Peut-être que comme le mois n’est pas complètement fini, il se peut que les parents d’élèves attendent la fin du mois. Mais, il n’y a encore aucun engouement pour cette année. Chaque année, l’affluence de la clientèle ne fait que diminuer. Je revends les paquets de cahiers de 100 ou 200 pages à 18 000 GNF. Contrairement à l’an passé, on le revendait à 20 000 GNF. Une boîte académique coûte 8 000 GNF chez nous ici, alors qu’on la revendait 10 000 GNF l’année passée. Nos paquets de stylos, il y en a pour 35 000 GNF et pour 50 000 GNF. Les prix varient en fonction de la qualité. Donc, c’est pour vous dire que les prix ont baissé par rapport à l’année passée. Mais nous gardons l’espoir, car certainement les gens attendent la paie pour venir faire leurs achats… ».

Mme Camara Anna Sidibé, vendeuse des fournitures scolaires au marché de Madina

Mme Camara Anna Sidibé, vendeuse de fournitures scolaires au marché de Madina, accuse certains commerçants d’avoir désorganisé les prix sur le marché. Une chose qui ne les arrange pas. « Bien que la date de l’ouverture est connue par les parents d’élèves, nous ne voyons pas les parents d’élèves se bousculer devant nos marchandises pour les achats. Nous ne faisons pas de vente. Tu peux rester une (1) heure de temps assise derrière ta marchandise, en train d’inhaler la poussière en contemplant sa marchandise sans avoir un client qui veut acheter. Moi, je vends des tenues, des sacs, des cahiers. Mais aujourd’hui, il y a certains commerçants qui ont gâté les prix. Car les tenues qui coûtent 20 000 GNF le mètre, tu peux l’avoir à 15 000 GNF chez d’autres. Ça ne nous arrange pas. Parce que nous, nous ne revendons que des tissus de qualité… Un paquet de cahiers coûte 20 000 GNF, la boîte académique à 10 000 GNF. Le sac le moins cher coûte 50 000 GNF. Vraiment, il y a un manque de clientèle encore plus cette année, contrairement à l’année passée. Les gens ne font que se plaindre de la conjoncture », a-t-elle laissé entendre.

Oumar Barry, vendeur des fournitures scolaires

Même son de cloche chez Oumar Barry, vendeur de fournitures scolaires, qui dénonce la contrefaçon des tenues scolaires. « Il y a des femmes qui ont gâté les prix en revendant à 15 000 GNF, un mètre d’un tissu de la tenue scolaire qu’on revend ici 20 000 GNF. Apparemment, ce sont les chinois qui ont envoyé des tissus de contrefaçon pour diminuer le prix sur le marché. Alors que nous, nous n’envoyons que des tissus de qualité et du coton. A vrai dire, les gens ne font que se plaindre de la conjoncture de la vie. Avant, pareil moment allait trouver qu’on a vendu beaucoup de stocks. Mais cette année, c’est le deuxième stock que je viens de revendre comme ça. Les prix ont beaucoup diminué par rapport à l’année dernière. On a des paquets de cahiers que nous revendons un (1) à 18 000 GNF. Et parfois, on revend deux (2) paquets à 35 000 GNF. Ce sont seulement les sacs qui sont coûteux. Des sacs qu’on pouvait avoir à 120 000 GNF l’année passée sont vendus cette fois-ci à 150 000 GNF », a lancé Oumar Barry.

Mme Oumou Mabadi Bah, vendeuse de fournitures scolaires

Mme Oumou Mabadi Bah, vendeuse de fournitures scolaires, reconnaît les difficultés quotidiennes. « Cette année, c’est vraiment compliqué pour nous les commerçants. Vous savez, certaines femmes ont cassé les prix. Et je ne les condamne pas parce que nous n’avons pas pris nos marchandises au même prix. Les premiers qui ont envoyé leurs conteneurs ont dédouané à un prix élevé. Alors que ceux qui ont envoyé tout dernièrement, ont dédouané à un prix bas. On prenait le carton de cahiers à 220 000 GNF. Aujourd’hui, on peut l’avoir à 160 000 GNF, voire 170 000 GNF. Donc, tu peux revendre le paquet à 17 000 ou 18 000 GNF. Vraiment, les prix ont baissé cette année. Seulement, il n’y a pas d’affluence ».

Mme Mariama Ciré Camara, parents d’élèves

Mme Mariama Ciré Camara, parent d’élèves, dit n’avoir pas encore les moyens pour payer les effets scolaires de ses enfants. « Je suis parent de cinq (5) enfants. Au moment où je vous parle, je n’ai pas encore acheté les fournitures scolaires de mes enfants, parce que la conjoncture est dure et je peine à joindre les deux bouts pour vivre. Je vends des petites choses ici, mais ce que je gagne aujourd’hui, c’est ce qu’on mange demain. Il n’y a pas d’argent et la vie devient dure pour nous les pauvres », a-t-elle laissé entendre.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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