N’Zérékoré : les enseignants contractuels menacent de boycotter la rentrée des classes

Moriba Doualamou, coordinateur des enseignants contractuels de N'Zérékoré

Les enseignants contractuels de la ville de N’Zérékoré ne sont pas prêts à reprendre le chemin de l’école à partir du 03 octobre prochain. Et pour cause, ils exigent toujours de l’Etat le paiement de leurs arriérés de salaires de l’année scolaire 2022-2023. Ces enseignants contractuels, déterminés à ne pas fléchir, menacent de boycotter la rentrée des classes si leurs arriérés de salaires et de primes ne sont pas payés.

A l’occasion d’une réunion de restitution tenue à l’école primaire Mohomou ce samedi, 30 septembre 2023, ces enseignants ont réitéré leur engagement à aller jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications.

« La semaine passée, j’ai effectué un déplacement sur Conakry sous l’invitation de la coordination nationale, en connivence avec le Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A). Il était question d’aller discuter de la situation des enseignants contractuels. Nous avons été reçus par le Ministre Guillaume HAWING, en compagnie de tous les mouvements syndicaux de l’éducation. A cette rencontre, le gouvernement, représenté par le Ministre Guillaume HAWING, nous a fait savoir que l’Etat est très sensible par rapport à la situation des enseignants contractuels. En 2021, ils s’étaient engagés à prendre la situation des enseignants contractuels en les engageant pour un premier départ à la fonction publique. Mais, cela avait été annulé vu beaucoup de critiques sur la liste des enseignants contractuels qui avaient été mutés à l’époque. Il nous a fait savoir que l’année passée, ce n’était pas le MEPU-A qui gérait la situation des enseignants contractuels, sinon ça serait réglé depuis lors.  Ensuite, il nous a fait savoir que cette année il est engagé, en ayant obtenu un budget par rapport à la situation des enseignants contractuels, et que ceux-ci seront soumis à un test d’intégration à la fonction publique qui ne concerne que les enseignants contractuels dont les dossiers ont été authentifiés et que les résultats de cette authentification ne sont pas encore publiés. A cet effet, une mission passera à travers tout le pays pour voir les enseignants en situation de classe qui seront soumis à un concours pour être engagés dès le 1er janvier 2024 », a entamé Moriba Doualamou, le coordinateur des enseignants contractuels de N’Zérékoré.

Poursuivant son allocution de restitution, Moriba Doualamou a évoqué l’épineuse question du paiement des arriérés de salaires et de primes.

« Sur cette question de nos arriérés de salaires et de primes, le Ministre Guillaume HAWING nous a promis que les enseignants contractuels seront payés avant de retourner en classe. Nous avons convenu avec le département et le gouvernement que ces arriérés seront payés de façon graduelle. Une bonne partie va être payée avant l’ouverture des classes, et le reste sera payé au fur et à mesure qu’on avancera. Donc, à la fin de chaque mois, on paie le mois avec une partie des arriérés ajoutée au mois. Nous avons encore l’espoir (…) que l’Etat peut payer cet argent bien avant la rentrée, vu que l’Etat est capable de le faire avec ses moyens qu’il dispose », a-t-il dit.

Cependant, au-delà de toutes ces promesses, sur une décision commune, les enseignants contractuels comptent boycotter la prochaine rentrée des classes si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

« Après concertation, les enseignants contractuels très remontés, réaffirment leur engagement et leur détermination à boycotter la rentrée si les arriérés ne sont pas payés. Il faut que l’Etat comprenne que la condition ou le passage obligé pour le retour en classe des enseignants contractuels que nous sommes, c’est bien le paiement de ces arriérés. C’est pourquoi je demande à l’Etat et aux autorités de passer par tous les moyens pour payer ces arriérés avant l’ouverture des classes, parce qu’un sac vide ne peut jamais se tenir debout », a indiqué Moriba Doualamou.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua, Joseph Goumou et Roger Loulé Blémou pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620166816/ 666890877

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