Société : « si les hommes sont infidèles, c’est par la faute des femmes »

Salifou SYLLA, électricien de profession

La perception de l’infidélité dans nos sociétés dépend parfois du genre. Elle est plus condamnée quand elle est le fait de la femme. Quand il s’agit de l’homme, les commentaires sont moins virulents. Un des visages du manque d’équité dans nos sociétés, dénoncent de nombreux observateurs. Des citoyens de Conakry, interrogés à ce sujet par Guineematin.com à travers un de ses reporters, dénoncent l’infidélité mais aussi le discrédit jeté sur la femme.

Jonas Ali, citoyen

Jonas Ali, citoyen rencontré dans les rues de Conakry, dénonce un certain mépris à l’encontre des femmes. « La vie voit plus les hommes, mais la société voit plus les femmes. Si une femme commet l’infidélité, elle est mal vue par ce que, c’est quelque chose qui est déjà ancrée dans la société africaine. Mais si c’est de l’homme qu’il s’agit, on ne parle pas de ça et c’est une grosse erreur de la société africaine. Dans ce cas, on doit mettre les hommes et les femmes sur le même pied d’égalité. Si elle est punie, l’homme aussi doit être puni. Ce qui est grave, l’équité n’existe pas en Afrique », regrette-t-il.

Salifou SYLLA, électricien de profession

Salifou SYLLA, électricien de profession, accuse les femmes d’être responsables de l’infidélité des hommes. « La femme doit être fidèle. Nous les hommes, nous aimons les femmes en qui nous avons confiance et avec qui nous pouvons fonder une famille. Mais si ces femmes que nous avons épousées nous trahissent en commettant l’infidélité, nous n’avons pas d’autre choix que de nous séparer d’elles. Et ça, elles seront mal vues dans la société. Si nous les hommes, nous sommes infidèles, la faute vient des femmes, parce qu’elles ne prennent pas soin de nous. Si la femme est propre, accueillante et tout, pourquoi la tromper ? ».

Aminata Pillimini DIALLO, journaliste et féministe, fondatrice du site actu-elles.info, animatrice de Femmes Modèles sur Love FM

Aminata Pillimini DIALLO, journaliste et féministe, fondatrice du site actu-elles.info, animatrice de Femmes Modèles sur Love FM. « Quand on parle d’infidélité dans nos sociétés, surtout en Afrique, l’homme le plus fort c’est celui-là qui est infidèle, et c’est ce que la société a voulu et encouragé. Pour la femme, ce n’est pas que de l’infidélité, il suffit qu’elle commette une erreur pour qu’elle soit mal vue. Toutes les erreurs du monde sont pointées vers la femme. L’infidélité, de toutes les manières, c’est une mauvaise chose. Et la majeure partie sont des chrétiens ou des musulmans. La femme doit être une bonne femme africaine, une femme vertueuse, respectueuses, respectable, valeureuse, religieuse et parfaite. Si la société n’arrive pas à dire à l’homme qui commet l’infidélité qu’il est mauvais ; mais pour la femme, c’est facile à dire. Et malheur pour la femme qui commet l’infidélité. Car toutes personnes qui vont crier sur l’homme infidèle le feront de même sur la femme infidèle. La femme dans notre société doit être parfaite, c’est pourquoi son infidélité est mal vue. Donc, on reconnaît mal ce que l’homme fait et que la femme aussi fait. La société est mal informée ou refuse d’accepter la réalité que l’infidélité de la femme est mal vue. L’infidélité est une mauvaise chose, si tu t’es engagé dans une relation, il faut la respecter, que ça soit l’homme ou la femme », conseille-t-elle.

Emmanuella ASSOU pour Guineematin.com

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