Procès pour « vol d’électricité » à Nongo (Conakry) : les prévenus demandent pardon à EDG

Amadou Billo Diabaté, Moustapha Kaba, Aboubacar Soumah et Alpha Oumar Bah sont jugés pour vol d’énergie au tribunal correctionnel de Dixinn. A la barre, ils ont reconnu les faits mis à la charge, avant de demander pardon à la partie civile, en l’occurrence Electricité de Guinée (EDG). Le représentant du ministère public a requis leur condamnation à une année d’emprisonnement, dont 6 mois assortie de sursis, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.  

Le compteur prépayé est l’élément déclencheur de cette affaire de vol d’énergie au préjudice de la Guinéenne d’Electricité. Les faits se sont produits au quartier Nongo.

À la barre, Alpha Oumar Bah, informaticien de profession, domicilié au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma, ne nie pas ce qui s’est passé. « Il n’y avait pas de courant. C’est pourquoi l’électricien a été appelé. C’est Aboubacar Soumah. Je sais que le courant n’est pas gratuit. On a été coupé par le passé. Ils nous ont donné les compteurs prépayés. J’étais dans ma chambre, j’ai entendu du bruit, je suis descendu. Quand le courant est parti, nous avons cotisé de 20 à 30 000 GNF par personne pour payer électricien pour la réparation », a-t-il expliqué.

Même son de cloche chez Moustapha Kaba, artiste de profession, également domicilié à Nongo, reconnaît les faits. « EDG avait installé ces compteurs prépayés à mon absence. Je n’avais pas aussi leur numéro. On a juste décidé de ne pas dormir dans le noir et j’avais des dossiers dans ma machine. On n’avait pas de mauvaises intentions. C’est pourquoi nous nous sommes déplacés volontairement pour aller les voir et leur expliquer. 60 à 80 000 GNF est à peu près la somme qu’on a donnée à l’électricien », a déclaré ce célibataire, père d’un enfant.

Pour sa part, Aboubacar Soumah, élève électricien, a expliqué comment il s’est retrouvé dans cette situation. « Moustapha m’a appelé au téléphone, j’étais à Lambanyi, il a dit qu’il a besoin de moi. Je suis venu pour faire le travail. Comme il y a une connaissance entre nous, c’est pourquoi je l’ai aidé. Je ne savais pas que c’était interdit. C’est la première fois que je fais ça dans le quartier », soutient Aboubacar Soumah, né en 2003 à Conakry.

Par contre, Amadou Billo Diabaté clame son innocence. « J’ai su que le courant était parti et qu’on a réparé, mais je ne sais pas comment cela a été réparé. Si je ne dormais pas, j’allais les dissuader. J’allais les empêcher. Je ne connais pas aussi l’électricien. Je n’ai pas eu le temps d’analyser. On a demandé pardon à EDG, mais les agents ont dit qu’il fallait nous poursuivre », a expliqué Amadou Billo Diabaté, né en 1996 en Côte d’Ivoire.

À la fin des différentes dépositions des quatre prévenus, le Ministère Public représenté par Mamadou Hady Diallo a requis de retenir les prévenus dans les liens de la culpabilité pour délit de vol d’énergie. « Ils ont tous reconnu avoir soustrait frauduleusement le courant électrique à travers un électricien qui a d’ailleurs reconnu ». Ensuite, le procureur a demandé leur condamnation à une peine d’un an d’emprisonnement, dont six mois assortis de sursis, pour trois prévenus. Pour Amadou Billo Diabaté, le représentant du Ministère Public a requis sa relaxe pour délit non constitué.

Dans sa plaidoirie, l’avocat la partie civile soutient que ces 4 personnes qui comparaissent par-devant le tribunal ont été arrêtées en flagrant délit et demande une réparation. « Je voudrais qu’au sortir de cette salle que le message passe. Si tu pars dans une boutique et que tu veux une boîte de mayonnaise, tu paies. Ces agissements des prévenus sont qualifiés de fraudes, de vol d’énergie. Nous, en ce qui nous concerne, c’est la réparation à hauteur de 4 millions 320 mille GNF ».

Pour leur propre défense, les prévenus ont demandé pardon au tribunal et à EDG.

L’affaire a été mise en délibéré pour décision être rendue le 10 octobre 2023.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 28 6119

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