Mamadou Diouma Diallo au procès du 28 septembre : « il a poignardé la femme au cou, le sang s’est répandu partout sur moi »

Mamadou Diouma Diallo, victime du 28 septembre, à la barre du tribunal criminel de Dixinn

Né en 1978 à Conakry et marchand de profession, Mamadou Diouma Diallo était garde du corps de Cellou Dalein Diallo en 2009. Il raconte avoir été au stade du 28 septembre lors du massacre où il dit avoir vu une femme poignardée aux fesses, a appris Guineematin.com à travers son équipe de reportage déployée au tribunal de Dixinn (dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry) mardi, 10 octobre 2023.

Après le début des tirs, lui et d’autres gardes du président de l’UFDG ont tenté de le sauver, mais finalement il leur a tous demandé de se sauver. Dans sa quête de quitter le stade, il a été frappé à la tête et a perdu connaissance.

« J’ai vu deux militaires en face de moi, l’un m’a dit de passer, il avait un fusil avec baïonnette, j’avais les mains en l’air. Il a voulu me poignarder mais je me suis défendu en le repoussant. Lui et son fusil sont allés tomber là où les gens étaient. Son ami béret rouge tirait en l’air, arrêté sur les escaliers. Celui-ci m’a dit de passer sous ses pieds, j’ai fais ça. Au moment où j’arrivais à la pelouse, celui que j’avais poussé m’a aperçu et a dit arrêtez-le c’est un sportif. Certains étaient alignés devant moi fusil en main, ce dernier est venu me cogner par derrière et c’est là que je suis tombé. Quand je suis tombé, ils ont pris mes chaussures Timberland neuves et mon pantalon, mon argent 150 000 GNF. C’est peu après que j’ai repris connaissance entre deux corps, le béret rouge qui m’avait dit de passer sous ses pieds est encore arrivé, il m’a dit mon ami couche toi ici sinon tu vas te faire tuer, je l’ai dit de m’aider à sortir, il a répondu qu’il ne peut pas. Il a dit « débrouille toi et là où tu es couché est mieux pour toi que quand tu sors » (…). Je suis resté couché là-bas un bon moment à réfléchir avant de me relever et me diriger vers le portail. J’y ai trouvé beaucoup de personnes, des gens qui portaient des maillots de Chelsea, ils étaient arrêtés et il y avait une grande bousculade. J’étais en compagnie d’une femme, bien battue de teint clair, et quand on est arrivés, quelqu’un a sorti son couteau pour la poignarder aux fesses, un autre est venu la poignarder au cou. Le sang s’est répandu partout sur moi, je n’ai pas su comment j’ai dépassé cette étape », a raconté Mamadou Diouma Diallo.

De Kaloum, Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com

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