Mohamed Fadiga, chauffeur de profession, est traduit devant le tribunal criminel de Mafanco pour répondre des faits de viol commis en 2020 sur M.S, fille mineure âgée de 16 ans à l’époque. Alors que l’accusé parle d’une relation sexuelle consentie avec une fille dont on lui avait donnée la main pour le mariage, le parquet a requis sa condamnation à 3 ans d’emprisonnement ce mercredi, 18 octobre 2023, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est au cours de l’année 2020 que ce cas de viol présumé aurait été commis au quartier Tombolia, dans la commune de Matoto. C’est là que la mineure MS aurait été violée à trois reprises par celui qu’on présentait comme étant son futur époux. Après les faits, Mohamed Fadiga a été mis aux arrêts, inculpé et placé en détention préventive le 17 novembre 2020.
Cependant, dans sa déposition faite à la barre, l’accusé plaide non coupable. Il écarte les faits de viol et parle de relations sexuelles consenties. Pour lui, les relations sexuelles qu’il a eu à entretenir avec la partie civile n’étaient pas faites par contrainte ni par violence encore moins par surprise.
Mais le procureur Kanfory Ibrahima Camara ne l’entend pas de cette oreille avant de dénoncer l’irresponsabilité des parents de la fille dans cette affaire. Il a ensuite requis contre l’accusé une peine de 3 ans de réclusion criminelle. « Les deux habitent le même quartier. Ils continuaient à se fréquenter. Un jour, il faisait frais. La tante de la victime aurait dit à la fille d’aller masser son futur époux. A son arrivée, il y a eu des rapports charnels entre eux. La fille a expliqué cela a sa tante. Et cette dernière lui a dit de ne pas en parler, surtout à son oncle Abdoulaye Bangoura. Finalement, monsieur Bangoura s’est rendu compte que la petite a été violée par Mohamed Fadiga. Ce dernier a porté plainte et Mohamed Fadiga a été interpellé… La fille, qui est orpheline, a été élevée par sa tante. Aujourd’hui, en larmes, elle dit avoir été vendue par sa tante. Il y a eu un manquement grave de son éducation. Une mère ou un père de famille ne doit pas se comporter comme ça. Le ministère public requiert qu’il vous plaise de retenir Mohamed Fadiga dans les liens de la prévention de viol. Pour la répression, vous le condamnerez à 3 ans d’emprisonnement. Les éducateurs de la fille ne se sont pas montré responsables dans cette affaire. Sinon, cela n’allait pas arriver à cette fille mineure, âgée de 16 ans au moment des faits », a dit le procureur dans ses réquisitions.
De son côté, la partie civile réclame un franc symbolique. « La fille a été violée et elle a reconnu que Fadiga en est responsable. La fille est mineure. A ce jour, elle ne sait pas ce qui lui arrive. Nous demandons au tribunal de condamner l’accusé au paiement d’un franc symbolique », a lancé le conseil de la partie civile.
Par contre, la défense a plaidé non coupable en précisant que dans cette procédure, le crime de viol est loin d’être constaté. Par conséquent, il va demander l’acquittement de son client.
« Mohamed Fadiga voyait M.S. comme sa femme et M.S aussi voyait Mohamed Fadiga comme son époux. Il y a eu contact sexuel entre eux. Mais, il n’y a eu aucune violence, ni contrainte ni surprise. Si cela avait eu lieu, le rapport médico-légal allait le mentionner. Mais rien de tout ça. Dans ce cas d’espèce, ça a été toujours dit que c’est un contact consenti. Le crime de viol est loin d’être constaté parce qu’il n’y a jamais eu de violence, jamais eu de contrainte, jamais eu de surprise. Je plaide non coupable dans cette affaire et je vous demande de requalifier les faits de viol à des faits d’atteintes sexuelles. Pour le cas de viol, je vous demande de renvoyer la partie civile et le ministère public à mieux se pourvoir », a plaidé la défense.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision le 25 octobre 2023.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
