Le 19 octobre de chaque année marque la journée mondiale de lutte contre le cancer du sein. Cette date, qui coïncide au mois d’octobre, est dédiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à la lutte contre le cancer, dénommé Octobre Rose. Un mois marqué par une campagne de sensibilisation mondiale visant à mettre en lumière la lutte contre le cancer du sein, le dépistage précoce, le traitement et le soutien des personnes touchées par cette maladie.
Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com à la polyclinique Medisar, centre de cancérologie de Kaporo, dans la commune de Ratoma, Dr Mamadou Bobo Souaré est revenu sur cette problématique. Ce médecin en service à la Cancérologie du CHU de Donka, en a profité pour inviter les femmes et les jeunes filles à se faire dépister.
D’entrée, Dr Mamadou Bobo Souaré est revenu sur l’importance de cette journée mondiale de lutte contre le cancer. « C’est une journée particulière. Déjà, compte tenu de l’importance du sujet en question, la lutte contre le cancer surtout le cancer féminin, notamment le cancer du sein et celui du col de l’utérus, constitue l’un des plus grands défis que nous avons actuellement dans notre pays. Il faut mettre l’accent sur la communication, parler beaucoup plus de ce cancer pour inciter les femmes à venir se faire dépister, pour ne pas que ce cancer constitue une fatalité pour la population féminine », dit-il
Par ailleurs, le médecin a levé un coin du voile sur ce qu’on entend par cancer du sein et ses signes. « Le cancer du sein, c’est le résultat d’une transformation anarchique des cellules au niveau du sein, qui échappe au contrôle de l’organisme. Cette transformation ou multiplication de ces cellules détruit la glande mammaire et peut aller envahir un autre organe à distance à travers le sang, ou le liquide lymphatique. Ce qui est à l’origine du décès des patientes. Les signes de cette pathologie sont, entre-autres, la rougeur du sein, un aspect en peau d’orange du sein, une ombilication des mamelons ou une ulcération au niveau du sein qui ne guérie pas. Ça peut être aussi une boule ou une masse dans le sein ou au niveau des aisselles qui peut être traduit par un écoulement sanguin ou anormal au niveau du sein », dit-il.
Plus loin, il fait savoir que le cancer du sein, n’a pas de cause évidente, mais qu’il y a des facteurs de risques. « Il n’y a pas de cause évidente pour le cancer du sein, mais il y a des facteurs. Ces facteurs sont, entre-autres, le mode de vie, la consommation d’alcool et de tabac, la consommation d’aliments gras, et des facteurs génétiques également qui peuvent intervenir comme un antécédent familial de cancer ou la modification de certains gènes au niveau de l’individu », a-t-il fait savoir.
Pour ce qui est des statistiques de cette pathologie en Guinée, Dr Souaré évoque 700 cas même si des difficultés subsistent. « Il est difficile pour nous de parler de statistiques complètes des personnes souffrant de cancer. Parce que l’outil qui permet de recenser tous les cas de cancer normalement, ça s’appelle le registre du cancer et ce registre n’est pas opérationnel depuis quelques années. Donc, nous nous battons au niveau du programme pour relancer ce registre. Les choses sont en bonne voie. Ce que nous avons actuellement, ce sont des donnés issues de globocan, une organisation affiliée à OMS qui nous dit à peu près chaque année, on a au monde combien de nouveaux cas. Alors en Guinée, depuis 2020, nous recensons au minimum sept cent (700) nouveaux cas de cancer et parmi ces cas, il y a à peu près quatre cent (400) à cinq cent (500) décès », a-t-il fait savoir.
Pour éviter le cancer du sein, Dr Mamadou Bobo Souaré conseille : « pour éviter cette maladie, ça passe par le dépistage. Le dépistage, c’est par l’autopalpation, la femme fait elle-même sa palpation chaque mois pour regarder le sein, Est-ce qu’il n’y a pas d’anomalies. Ensuite, c’est l’examen clinique par le professionnel de santé. Et aussi faire la mammographie chaque deux ans. Il faut aussi adopter un bon comportement de vie, arrêter l’alcool, le tabac, et consommer régulièrement des fruits légumes. Et faire une activité physique d’au moins trente (30) minutes par jour », conseille-t-il.
Parlant de la prise en charge, le médecin a fait savoir que le traitement du cancer est multidisciplinaire. « Ce n’est pas une seule spécialité qui s’occupe de ça. Parce qu’il y a des médecins anchologues, qui font la chimiothérapie et l’hormonothérapie, et la thérapie ciblée. Le chirurgien enchologuique fait la chirurgie mammaire, les radiothérapeutes aussi interviennent pour faire la radiothérapie au niveau du sein. Donc, c’est une prise en charge complexe », a-t-il fait savoir.
Pour finir, Dr Mamadou Bobo Souaré, Invite la gent féminine à se faire dépister. « L’appel que j’ai à lancer à toute la population féminine de de la Guinée, particulièrement aux femmes de Conakry, c’est de venir se faire dépister au cours de ce mois, octobre rose, dédié à cette lutte. Et au cours de ce dépistage, nous faisons également le dépistage du cancer du col de l’utérus, s’il y a des lésions au niveau du col de l’utérus par exemple, ces lésions sont traitées de façon gratuite. Et au niveau du sein, s’il y a des examens à demander, par exemple la mammographie, nous avons réussi à avoir un partenariat avec certains sites d’imagerie où nous avons eu une réduction de ces coûts de l’examen jusqu’à 50% par endroits. Donc, c’est l’occasion de venir se faire dépister pour bénéficier aussi de cet accompagnement. De l’autre côté aussi, les patients qui seront vus à des stades du cancer, il y a des mesures qui sont proposées pour accompagner ces patientes, pour qu’elles puissent avoir une prise en charge aux frais de certains fonds ».
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
