N’Zérékoré : le cri de cœur des teinturiers face à la contrefaçon de leurs produits ‘’forêt sacre’’ par les chinois !

Seny Théa, teinturier au centre d'exposition artisanale de N'Zérékor

Les pratiquants du métier de la teinture dans la capitale de la région forestière ont du mal à digérer la contrefaçon de leurs produits, notamment l’habit Forêt sacrée. Les chinois sont pointés du doigt dans cette contrefaçon qui joue négativement sur les teinturiers de N’zérékoré. Interrogés à ce sujet par l’équipe de Guinematin.com basé dans la préfecture, ils ont exprimé leur désarroi avant d’interpeller les autorités sur cette situation.

Les pratiquants de la teinture à Nzérékoré sont désemparés devant la piraterie et la dévalorisation du produit ‘’forêt sacrée’’ en coton par les chinois. Ils accusent ces derniers d’inonder nos marchés de produits contrefaits.

Antony Théa, calligraphe de profession et président des artisans du centre d’exposition artisanale de N’Zérékoré

Antony Théa, calligraphe de profession et président des artisans du centre d’exposition artisanale de N’Zérékoré, revient sur cette problématique. « La section teinture est l’une des sections qui est le plus représentée ici au centre artisanal. Dans cette section de teinture forêt sacrée, nous avons comme objectif de créer une association pour que les femmes qui n’ont pas terminé les études, ou qui ont abandonné puissent se prendre en charge et aider leurs maris dans les différentes familles. Aujourd’hui, nous avons vu que les chinois ont piraté notre marché. Parce que les chinois ont rendu moins cher leurs habits ‘’forêt sacrée’’ qui ne sont pas garantis par rapport aux nôtres, faits en coton, garantis et traditionnels. Alors que nous sommes prêts à ravitailler toute la population guinéenne en habits ‘’forêt sacrée’’. Nous demandons au gouvernement guinéen de nous aider afin qu’il puisse mettre fin à cela. Nous souhaitons que ce piratage prenne fin à partir de maintenant, parce que nous voulons ravitailler la population. Aujourd’hui, il y a un ralentissement total au niveau de la teinture, vu que ça ne marche plus. La population a fait face aux habits forêt des chinois », déplore Antony Théa, président des artisans du centre d’exposition artisanale de N’Zérékoré.

Seny Théa, teinturière artisanale de N’Zérékoré

Même son de cloche chez Sény Théa, teinturière au centre d’exposition artisanale de N’Zérékoré, qui déplore le piratage et la dévalorisation de leurs produits. « J’ai fait 10 ans dans ce travail. Nous travaillons pour soutenir nos différentes familles. Nous partons acheter les tissus blancs au marché et fabriquons en coton pour transformer en habit forêt sacrée. Mais de nos jours, les gens ne viennent pas pour acheter en grand nombre. Nous avons produit beaucoup d’habits, mais il n’y a pas de clients. C’est l’habit forêt des chinois qui a totalement saboté nos habits forêt sacrée. Nous demandons au gouvernement de nous aider en mettant la main sur les habits des chinois pour que les nôtres aient de la valeur. Un pagne de notre forêt sacrée, en couleur jaune, est vendu à 45 000 GNF. Mais pour les chinois, 2 pagnes sont vendus à 45 000 GNF. La différence est que pour nous, c’est le coton et on met les choses traditionnelles pour valoriser notre tradition. Mais pour les chinois, c’est le simple tissu. Nous souffrons pendant la confection. Si on finit encore, les gens ne viennent pas pour acheter. Vraiment, nous interpellons les autorités à mettre fin à cela. Tout le monde doit contribuer pour le développement de la maison artisanale en exploitant ces éléments que nous fabriquons », a laissé entendre dame Sény Théa.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Joseph Goumou pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620166816/666890877

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