Lamine Sow au procès du 28 septembre : « je veux qu’on m’aide à enlever cette balle de mon corps »

Lamine Sow, blessé au stade du 28 septembre et il a toujours balle dans son corps

Quatorze ans après les crimes du 28 septembre 2009, plusieurs personnes vivent avec des balles dans leurs corps jusqu’à présent. C’est le cas de Lamine Sow qui en a reçu une à la poitrine. Devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à Kaloum) ce mercredi, 25 octobre 2023, il a demandé de l’aide pour que la balle soit extraite de son corps, a appris Guineematin.com à travers ses reporters.

Le chauffeur de 45 ans dit être arrivé au stade à 10 heures. Il est allé s’installer à la tribune. Au cours de la débandade qui a commencé aux environs de 11 heures, il a reçu une balle tirée soit par un gendarme, soit par un policier dans le stade alors qu’il cherchait à s’enfuir.

« Je suis allé m’asseoir à la tribune pour écouter les discours des leaders. Mais vers 11 heures on a entendu les coups de feu. Nous avons vu les gendarmes et les policiers entrer en train de tirer, j’ai vu des gens tomber et j’ai constaté que ce sont des gens qui recevaient des balles. J’ai cherché à courir pour sortir, c’est dans cette course qu’une balle m’a atteint sur le sein droit. On a couru un peu mais je ne pouvais pas aller plus loin, donc je suis tombé. Ceux qui étaient derrière moi ne m’ont pas laissé là-bas pour que les gens me piétinent. Deux parmi eux m’ont soulevé en tenant mes deux bras. Sortis du stade, nous avons rencontré un véhicule de la croix rouge, ils m’ont mis à l’intérieur, j’y ai trouvé d’autres personnes blessées par balles, ils nous ont envoyé aux urgences de l’hôpital Donka », a-t-il relaté.

Dans la quête de la meilleure solution face à sa situation jugée très critique par les médecins, le colonel Chérif Diaby, ministre de la Santé au moment des faits, est arrivé à l’hôpital. C’est lui qui l’a opéré, selon cette victime, mais la balle est toujours dans son corps.

« Le chef des urgences m’a regardé mais il a trouvé que mon cas était dangereux. Alors il a ordonné qu’on m’emmène au 5ème étage. On a fait la radiographie, ils ont trouvé que là où la balle est logée ils ne pouvaient pas m’opérer pour l’enlever. Ils étaient en train de chercher une solution, c’est en ce moment que le ministre de la Santé d’alors est arrivé. C’est lui-même qui m’avait opéré. Le sang était coagulé dans mon ventre, donc je respirais difficilement. Ils ont branché un appareil à l’aide duquel je respirais pour que le sang monte. Quand le sang a fini de monter, ils ont enlevé l’appareil, cousu la partie. Mais ils n’ont pas extrait la balle et ils ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas le faire sinon ils allaient faire plus de dégâts que ce que la balle a déjà fait. L’extraction ne pouvait se faire à l’extérieur de la Guinée. Mais ils ont dit qu’avec le temps la balle va se déplacer jusqu’à un certain niveau pour qu’elle soit extraite. Ensuite, ils m’ont assuré que rien n’allait m’arriver mais moi j’étais très inquiet. Ces 4 dernières années j’ai des vertiges, cela me fait très mal actuellement. Je veux qu’on m’aide à enlever cette balle dans mon corps », a appelé le natif de Labé.

Étant donné que la liste des parties civiles qui doivent déposer dans cette affaire est épuisée, le tribunal a renvoyé l’affaire au 06 novembre 2023 pour l’audition des témoins.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com 

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