Les autorités guinéennes de la transition comptent recruter de nouveaux fonctionnaires dans les prochaines semaines. L’obtention des documents y afférents est un véritable casse-tête chinois pour de nombreux jeunes gens. Des citoyens de Conakry interrogés par un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, vendredi 27 octobre 2023, se plaignent de nombreux dysfonctionnements qui entourent le processus.
Des files sont observées à de nombreux endroits pour l’obtention des documents exigés dans le cadre du recrutement à la ma fonction publique. Des citoyens rencontrés par notre reporter dénoncent la lenteur dans l’obtention des documents administratifs. Pour d’autres, le gouvernement devait d’abord régulariser les contractuels de l’Etat avant d’organiser un quelconque recrutement.
C’est le cas de Moussa Dioubaté, rencontré dans les rues de Conakry. « Concernant ce recrutement, je pense qu’il n’y a pas de logique dedans. Il y a les contractuels de l’Etat qui sont au compte du Ministère de l’Enseignement pré-universitaire qui sont à de nombreux mois de salaires impayés. Au vu de tout cela, je me dis qu’il n’y a pas de logique dedans. Quelqu’un ne peut pas prétendre augmenter l’effectif de la fonction publique alors qu’il y’a des gens contractuels de l’Etat qui sont jusque-là impayés. Autres chose, c’est le coût exorbitant des documents qu’ils ont dit de chercher. Vous voulez donner du travail à des personnes qui sont au chômage et vous leur demandez de prendre des documents qui coûtent chers. L’Etat doit simplifier les choses pour les gens. L’Etat connaît la situation des gens. La carte d’identité et le diplôme suffisent à mon avis. Mais dire qu’il faut un casier judiciaire, une visite médicale… c’est enrichir illégalement l’Etat. C’est une magouille. L’Etat est en train d’arnaquer les gens », dénonce-t-il.
Même s’il salue l’initiative de recruter de nouveaux fonctionnaires, Sarakala Mariama Condé dénonce également les difficultés qui jalonnent le parcours. « Apprendre ce concours a été une très bonne nouvelle pour moi. Ce recrutement est tant attendu par bon nombre de guinéens. Mais en ce qui concerne la constitution des dossiers, tout ce que je demande à l’Etat, c’est d’aider les citoyens afin de réunir leurs dossiers. La majeure partie qui veulent postuler, ce sont des chômeurs. Il faut leur faciliter les choses dans la constitution des dossiers, surtout en ce qui concerne les dossiers biométriques. En Guinée, dès qu’on dit qu’il y a recrutement, les frais des documents se multiplient. Si l’Etat n’aide pas les citoyens qui méritent de travailler, ils ne peuvent pas postuler… ».
Un autre citoyen affirme que tous les dossiers demandés ne sont pas nécessaires. « La carte d’identité et le diplôme suffisent. Le montant de 100 000 francs guinéens demandé pour le dépôt des dossiers, c’est trop. Comment tu peux prétendre employer des chômeurs et leur demander de l’argent ? », s’interroge Mamadou Saliou Diallo, un diplômé sans emploi.
Aux dernières, un communiqué du Ministère de la Fonction Publique et du Travail, rendu public dans la soirée d’hier, vendredi 27 octobre, annonce la réduction des documents exigés. Désormais, il s’agit d’une copie de la pièce d’identification biométrique, d’une copie du diplôme ou de l’attestation de fin de cycle, d’une photo d’identité récente et d’un certificat de résidence datant de 3 mois.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
Tél : 669 681 561