Depuis quelques mois, la ville de Kérouané est confrontée à un manque d’eau qui ne dit pas son nom. L’eau ne coule plus dans les robinets dans de nombreux quartiers de la commune urbaine, notamment à la Cité des fonctionnaires, à M’Balia 2, à Nouni Touré et au quartier Nasser mosquée. Des citoyens de la ville ne cachent pas leur amertume face à cette situation, devenu inquiétante, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Les femmes sont les plus affectées par cette situation. Sous le sceau de l’anonymat, certains citoyens ont exprimé leur désolation face au manque d’eau dans leurs quartiers. « Je suis citoyen du quartier Nasser mosquée. Ça fait plusieurs mois que l’eau fait des va-et-vient à la pompe. C’est vraiment choquant. Nos femmes sortent à 5h du matin parfois pour chercher l’eau. Vraiment, c’est la galère chez moi et chez ma famille. À Kérouané, avant ce n’était pas comme ça. Mais aujourd’hui, l’eau est coupée à tout moment, ça peut aller parfois 3 fois par semaine ».
Les femmes de la cité des fonctionnaires du quartier M’Balia 2 sont également fatiguées de ces coupures d’eau. « Nous les femmes des fonctionnaires. Mais vraiment, nous souffrons de ce manque d’eau. Il est parfois difficile de remplir un bidon de 20 litres ici à la cité des fonctionnaires. Nous demandons à l’Etat de nous assister, sinon on est foutu. Nous les femmes des fonctionnaires, nous nous levons tôt le matin pour bien préparer certaines choses, mais il n’y a pas d’eau le plus souvent dans les robinets », regrette-t-elle.
Malgré ces coupures intempestives dans la desserte en eau, les citoyens sont obligés de payer les factures, nous informe une autre source.
Une citoyenne du quartier Nouni Touré explique ce calvaire et interpelle le gouvernement. « Nous sommes fatigués, à chaque 4 jours, la pompe coupe, ou à chaque semaine, la pompe coupe. On souffre et ils exigent qu’on paye les factures. Ce qui est difficile, on ne voit pas les techniciens pour nous expliquer ce qui ne va pas. Pourtant, Kérouané est entourée par des rivières et fleuves. Donc, je demande au gouvernement de voir le problème d’eau à Kérouané, une ville un peu oubliée. Ce matin, je me suis levée pour laver les habits de mes enfants, il n’y avait pas d’eau à la pompe. C’est vraiment décevant… ».
De Kérouané, Kémo Adonis Condé pour Guineematin.com
