Impunité sur les crimes faits aux journalistes : des hommes de médias expriment leur indignation

Comme annoncé précédemment, dans la journée d’hier, jeudi 2 novembre 2023, l’humanité a célébré la journée internationale de la fin de l’impunité sur les crimes commis contre les journalistes. Des journalistes guinéens, interrogés à ce sujet par un reporter de Guineematin.com, déplorent les violences perpétrées contre leurs confrères par les forces de l’ordre et invitent au respect de la liberté de la presse.

Sayon Camara, journaliste

Sayon Camara, journaliste, déplore l’attitude des forces de l’ordre et appelle à l’union des journalistes. « Tout part de la violation des droits des journalistes. On assiste à des cas de violences, et à des cas de crimes. Les années passées, il y a Mohamed Koula qui a été tué au siège de l’UFDG. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’éclaircissement. Parfois moi, personnellement ça me touche parce que je suis les médias étrangers, je parle des arrestations des journalistes et surtout de certains journalistes français par les terroristes, parfois je me mets à leur place. Donc, je me dis que cela peut-être moi, il faudrait que nous les journalistes soyons unis. Parce qu’avec la solidarité, nous sommes très puissants. Nous sommes très forts. Ça me fait mal que nous journalistes nous soyons capables de défendre une entité et incapables de défendre la corporation. Donc, il faut que nous nous battions, que nous soyons solidaires. Quand Guineematin ou un autre média est attaqué, tous les médias répondent. Ce n’est pas seulement les associations de presse. La solidarité individuelle d’abord. Même si ton entreprise ne soutient pas, toi journaliste, il faut le faire. Mais si tu attends que ton média soutient tel confrère pour que toi aussi tu le fasses, ça va être compliqué… ».

Dansa Kourouma, journaliste

Dansa Kourouma, journaliste, trouve que cette journée mérite d’être célébrée pour plusieurs raisons : « quand je dis célébrer, ce n’est pas forcément la mamaya comme le font certains mais, consacrer la journée pour rappeler les crimes contre les journalistes. Les journalistes ont trop subi sous le régime précédent et le régime qui, entre guillemets, est venu pour une question de refondation. Les journalistes ont subi et sont en train de subir. Ça me rappelle le cas de notre confrère chérif Diallo qui est porté disparu, jusqu’à présent on ne sait pas où il est. Et notre confrère Koula de Guinée 7 et des cas présents où des journalistes sont victimes de bastonnades parce qu’ils réclament simplement ou dénoncent la restriction d’un média comme Guineematin. Un grand média. Je pense que la Guinée est toujours en train de reculer pour la lutte contre les délits effectués contre les journalistes. Je pense que ça doit changer et les gouvernants doivent prendre conscience. Les journalistes eux aussi qui parlent des préoccupations des autres doivent par contre parler de leurs préoccupations aussi », a lancé Dansa Kourouma.

Ibrahima Sory Traoré, directeur général de Ndimba radio

Pour Ibrahima Sory Traoré, DG de Ndimba radio, il faut que tout le monde comprenne que le journaliste, c’est quelqu’un qui fait son métier. « Vous ne voulez pas fatiguer le mécanicien qui est en coin de rue, qui dépanne les voitures, ou un médecin qui aide et soigne les malades, mais pourquoi faut-il fatiguer les journalistes ? Je comprends que le journaliste, parce qu’il donne des informations souvent que les gouvernants ne veulent pas qu’on donne toutes les informations possibles, on arrive à le traquer ; mais en réalité, il ne faut pas le faire parce que vous ne pouvez pas parler de démocratie sans la presse et vous ne pouvez pas parler de presse sans journalistes. Je crois qu’il faut laisser les journalistes faire leur travail, faire leur boulot et convenablement…Il y a une voix pour amener le journaliste à être correct dans l’exercice de son métier mais, ce n’est pas l’empêcher de faire son travail. On ne doit pas blesser les journalistes. On ne doit pas traquer des journalistes. Vous ne pouvez pas faire la promotion de la démocratie si vous mettez les bâtons dans les roues des journalistes. Ça ne va pas ensemble. Donc, si les journalistes veulent manifester, laissez-les manifester. Pourquoi manifestent-ils ? C’est parce qu’il y a un média qui a des problèmes. Parce que tu as un média que l’on veut fermer, parce qu’il y a un média dont on a du mal à y accéder. C’est ça le problème fondamental. Et quand on ferme un média qui emploie déjà des gens, c’est une entreprise. Les journalistes qui travaillent dans ce média, si vous fermez ce média, vous créez des chômeurs », avertit Ibrahima Sory Traoré.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 286 119

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