Journée de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes : l’ONG les Mêmes Droits pour Tous interpelle les autorités

Me Foromo Frédéric Loua, Directeur exécutif de l'ONG les mêmes droits Pour Tous

La journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes est célébrée le 02 novembre de chaque année. Cette journée initiée par les Nations-Unies a été instituée en 2013 à la mémoire de deux journalistes français tués au nord du Mali. En Guinée, cette célébration intervient à un moment où les journalistes sont victimes de violences policières et des médias soumis à des restrictions injustifiées.

Dans un entretien accordé à un journaliste de Guineematin.com, ce jeudi 2 novembre 2023, Me Foromo Frederick Loua, Directeur exécutif de l’ONG les Mêmes Droits pour Tous (MDT), a dépeint un tableau peu reluisant de la situation de la presse en Guinée.

« En Guinée, cette journée intervient à un moment où la presse a des difficultés quant à l’exercice du métier. Il vous souviendra qu’il y a eu une marche des journalistes qui a été réprimée le 16 octobre dernier. Des journalistes qui demandaient la levée des restrictions imposées à certains médias en ligne, notamment le site Guinéematin.com. Cette manifestation a été réprimée, il y a eu des arrestations… Donc, nous mettons à profit cette journée pour interpeller les autorités sur leurs responsabilités quant à l’exercice d’une presse libre et indépendante en Guinée. La presse, comme on le dit, est le quatrième pouvoir. De ce point de vue, nous devons garantir l’exercice libre de cette presse. Je pense que plutôt que de continuer à arrêter les journalistes, à tenter de les intimider, il est important de les écouter, de prendre en compte leurs réclamations qui consistent à faire en sorte que le travail soit fait dans le respect de la loi », a martelé l’avocat.

Par ailleurs, Maître Loua a fustigé la restriction illégale imposée au site d’informations Guineematin.com. Pour lui, cela porte un coup grave à l’Etat de droit dans notre pays. « Il n’y a pas de raison qu’un site d’information soit restreint et ce, depuis des mois, malgré les protestations et les dénonciations. Il faut que les autorités prennent conscience, qu’elles prennent leurs responsabilités de faire en sorte que la presse exerce de façon libre et faire en sorte que les restrictions prennent fin parce que cela porte un coup à l’Etat de droit et à la démocratie. »

En outre, maître Foromo Frederick Loua invite les autorités de la transition à une meilleure collaboration avec la presse et surtout de lever la restriction sur les médias victimes en vue de favoriser l’accès à l’information. « Nous sommes dans une transition qui se veut respectueuse de la loi. Donc, il faut veiller à ce que les guinéens soient informés par une presse libre, professionnelle et indépendante. Il est du devoir encore une fois des autorités de créer un cadre de dialogue, d’écouter, de prendre en compte les revendications des journalistes ; et s’il y a des sites restreint de façon injustifiée pendant une période donnée, donner les instructions nécessaires pour que cette restriction prenne fin pour que les guinéens puissent être informés en temps réel par rapport à tout ce qui se passe dans le pays en termes de gestion de la chose publique », a laissé entendre maître Frédéric Foromo Loua.

Il faut rappeler que cette année, la commémoration de cette journée vise à sensibiliser, notamment les décideurs, sur les principaux défis auxquels sont confrontés les journalistes et les professionnels de la communication dans l’exercice de leur profession.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27 

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