Fête du 1er Mai à Conakry : le Mouvement syndical guinéen exige le respect de la protection sociale des travailleurs

Faya François Bourouno, ministre de la fonction publique et du travail

La journée internationale des travailleurs a été célébrée avec faste ce mercredi, 1er mai 2024, au stade de Coléah, dans la commune de Matam, à Conakry. Elle était placée sous le thème « la protection sociale : socle de prospérité partagée, gage de démocratie et de paix ». L’occasion a été mise à profit par le Mouvement syndical guinéen pour rappeler le combat mené depuis des dizaines d’années pour l’épanouissement des travailleurs. Tel est le constat fait sur place par Guineematin.com à travers ses reporters.

C’est le ministre du Travail et de la Fonction publique, Faya François Bourouno, qui a présidé la cérémonie. Elle a regroupé plusieurs leaders des centrales syndicales, des travailleurs de la fonction publique et des secteurs informels, qui ont défilé avec des pancartes et banderoles en main.

Dans son discours d’ouverture, Amadou Diallo, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), a rendu un hommage appuyé aux devanciers qui ont marqué leur temps dans la lutte pour la défense des intérêts des travailleurs.

Ensuite, il a magnifié le combat mené depuis l’indépendance. Selon Amadou Diallo, les syndicalistes ont contribué à consolider la justice sociale, le développement économique et culturel de la Guinée. « Après l’accession de la Guinée à l’indépendance et son adhésion à l’OIT (Organisation Internationale du Travail), sa première centrale syndicale nationale, c’est-à-dire l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée, devint la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) en 1960. Ceci favorisa la mise en place de la Caisse nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la conception et l’élaboration des textes de lois régissant le monde du travail. A ceci s’ajoutent le cadre unique de la fonction publique et les statuts particuliers des différents corps de métiers, en y incorporant leurs grilles indiciaires pendant la première République. En tant qu’acteurs du développement économique et social de notre pays, les syndicats ont contribué à consolider la justice sociale, le progrès économique et culturel. Parmi tant, on peut retenir, pour l’histoire, les cas suivants :

  1. La lutte pour l’accession de la Guinée à l’indépendance et le choix de sa devise nationale à savoir « Travail- Justice-Solidarité »,

2. L’investissement pour l’instauration d’une paix durable et d’une démocratie multipartite, intégrale et inclusive,

3. La transcendance des barrières communautaires,

4. La lutte pour la justice économique et sociale pour l’éradication de la pauvreté,

5. La mise en place d’une société civile plurielle et démocratique,

6. La définition et l’élaboration des politiques nationales pour le respect du droit social et de la justice sociale,

7. La lutte pour la consolidation de cette indépendance, tant sur le plan national qu’international.

8. La mise en place d’un système éducatif cohérent et efficient,

9. La participation à la mise en œuvre de politiques de santé publique pour tous,

10. La création d’organisations syndicales, au niveau africain (OUSA, OTAO CSI-Afique).

11. Le rayonnement et la représentation guinéenne à l’échelle internationale par une diplomatie syndicale reconnue de tout le système des Nations Unies », a-t-il énuméré.

En outre, Amadou Diallo est revenu  sur la lutte pour la sécurité sociale en faveur des travailleurs tout en attirant l’attention du gouvernement.

« Depuis 1919, la protection sociale reste et demeure un défi pour Le monde du travail. Le système normatif de l’OIT a établi des critères qualitatifs et quantitatifs qui, ensemble, ont permis de déterminer un niveau minimum de protection sociale devant être fourni par les régimes de sécurité sociale. Ces normes de Sécurité Sociale nous servent de cadre de référence pour une meilleure construction de systèmes universels de protection sociale. Dans cette optique, les centrales syndicales guinéennes n’ont ménagé aucun effort pour négocier et obtenir la création et l’opérationnalisation d’institutions dédiées complètement à la protection sociale des travailleurs salariés et des retraités. Aujourd’hui, le défi majeur est celui de l’extension de la protection syndicale aux travailleurs de l’économie informelle. La paix sociale n’est possible que dans la justice sociale… Nous invitons les employeurs et le gouvernement à respecter et à faire respecter la protection sociale qui reste un droit humain inaliénable. La classe ouvrière guinéenne dans son ensemble mesure à juste titre les efforts déjà consentis par le gouvernement, mais attire son attention sur les éléments constitutifs d’une protection sociale et les normes internationales en lien avec la protection Sociale:

1. La disponibilité du système de sécurité sociale ;

2. La couverture complète de l’ensemble des risques sociaux ;

3. L’accessibilité aux prestations sociales ;

C’est pour vous dire, camarades travailleurs, que nous devons contribuer, comme la loi l’indique, au financement et au fonctionnement des institutions de Protection sociale dont le gouvernement est le garant. La classe ouvrière réitère sa demande auprès des employeurs, la déclaration des effectifs réels de leurs travailleurs afin de mieux assurer les risques sociaux », a lancé Amadou Diallo.

Fatoumata Diouldé Diallo, Ismael Diallo et Kain Traoré pour  Guineematin.com

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