Guinée : Kana Baldé, officier d’état civil à Dixinn, salue l’attribution d’un Numéro personnel d’identification (NPI)

Mamadou Kana Baldé, officier de l'état civil délégué de la commune de Dixinn

L’adoption récente de deux projets de lois relatifs à l’identification des personnes physiques et au régime de l’état civil en Guinée par le Conseil national de la transition (CNT) suscite diverses réactions. À la commune de Dixinn, Mamadou Kana Baldé, officier d’état civil délégué, estime que cette action permettra d’harmoniser les diverses interventions dans la chaîne de l’établissement des actes d’état civil dans notre pays. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’état civil, qui confère une identité juridique à un citoyen, permet l’émission de documents d’identité et garantit ainsi le droit fondamental à une identité et un nom dès la naissance, ouvrant la voie à l’exercice des droits civils et politiques. La reconnaissance de l’existence des individus par les autorités et la possibilité pour chacun d’interagir avec autrui et l’État grâce à des documents d’identité officiels sont des éléments cruciaux de la bonne gouvernance.

L’approche adoptée à propos de ces deux projets de lois offre l’avantage d’équiper les acteurs de l’état civil d’un cadre juridique de référence pour résoudre les problèmes liés à l’enregistrement des faits d’état civil, éliminer l’ignorance et remédier à l’inaccessibilité de cet instrument nous apprend-on.

Mamadou Kana Baldé, officier de l’état civil délégué de la commune de Dixinn

Mamadou Kana Baldé, officier d’état civil délégué à la commune de Dixinn, applaudit cette initiative et en donne les raisons. « Je tiens à remercier la commission des lois du Conseil national de la transition. Je suis réellement satisfait, car une fois que ces deux projets de lois seront promulgués, ça permettra d’harmoniser les diverses interventions dans la chaîne de l’établissement des actes d’état civil dans notre pays. Je me réjouis également de l’application de ces lois, qui offrira à chaque citoyen guinéen, où qu’il se trouve, un numéro personnel d’identification unique. Nous sommes actuellement en train de numériser l’état civil pour fournir aux citoyens guinéens des cartes d’identité biométriques. La mise en œuvre de ces lois favorise également une collaboration étroite entre les municipalités, l’État guinéen et les partenaires. L’état civil est crucial pour l’obtention des documents tels que l’extrait de naissance, le passeport, et d’autres pièces d’identité. L’application de ces textes permettra à chaque individu d’avoir un seul et un numéro unique d’identification, en plus de la création de centres secondaires d’état civil pour rapprocher les populations des services. Par exemple, à Dixinn, l’existence de deux ou trois centres bien équipés à proximité réduira la nécessité pour les gens résidant à 4 ou 5 km de se rendre ici pour leurs actes d’état civil. C’est souvent un obstacle majeur. Les parents, en raison de la distance, ont souvent du mal à déclarer la naissance de leurs enfants. Cependant, je pense qu’avec l’entrée en vigueur de ces lois, cela décentralisera, réduira les délais de traitement des actes d’état civil, et facilitera l’accès à ces documents. Chacun pourra obtenir ses actes d’état civil dans sa localité », explique Mamadou Kana Baldé.

En attendant la promulgation de ces deux textes de lois, cet officier d’état civil délégué à la commune de Dixinn s’adresse aux parents, les encourageant à déclarer la naissance de leurs enfants à temps opportun. « Je souhaite encourager les parents à se rendre au service de l’état civil pour obtenir les actes d’état civil de leurs enfants dès leur naissance. Je comprends qu’ après une grossesse de neuf mois et toutes les dépenses engagées à la naissance de l’enfant, certaines personnes pourraient hésiter à se rendre au bureau de l’état civil pour obtenir les pièces d’identité de leur enfant. Cependant, les frais de 5 000 ou 10 000 francs demandés pour un acte de naissance, qui accompagnera l’enfant tout au long de sa vie, ne représentent pas une dépense significative. Il est essentiel d’éviter de modifier les prénoms dans les actes d’état civil. Souvent, des ajouts sont faits aux noms des enfants pour les différencier, alors que cette modification devrait être effectuée uniquement par le tribunal compétent. De plus, je demande à tous de fournir des informations cohérentes sur les parents des enfants du même père et de la même mère. Les informations sur le père ou la mère varient souvent d’un acte d ‘état civil à l’autre pour chaque enfant, avec des dates de naissance différentes. Il est temps d’y mettre un terme », conseille Mamadou Kana Baldé.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : 622 919 225

Facebook Comments Box