Koriya Kamissoko, chasseuse donzo à Guineematin : « je suis mère de 6 enfants » (interview réalisée à Siguiri)

Koriya Kamissoko, chasseuse résidente à Soumbaraya (Naboun), préfecture de Siguiri

Soumbaraya est un district relevant de la sous-préfecture de Naboun. Il est situé à 100 kilomètres de la préfecture de Siguiri. Dans cette zone agricole vit une femme chasseuse donzo du nom de Koriya Kamissoko. Cette conservatrice de la tradition africaine détient des savoirs clés grâce à son adhésion à la confrérie des casseurs depuis quatre ans. Dans une interview exclusive accordée à l’envoyé spécial de Guineematin.com, elle a expliqué les raisons qui ont prévalu son intégration à la confrérie des chasseurs, le rôle des femmes donzos, etc.

Décryptage !

Guineematin.com : comment vous êtes-vous devenue chasseuse ?

Koriya Kamissoko : c’est mon mari et son jeune frère qui m’ont porté confiance en me proposant de devenir chasseuse. C’est comme ça que je suis devenue chasseuse. J’aime cette profession parce qu’ils m’ont choisie à mon insu. Quand on te porte confiance, il faut l’honorer. J’ai accepté leur proposition et j’aime beaucoup la chasse. Déjà, j’ai fait quatre ans dans la confrérie de la chasse et j’espère continuer à apprendre beaucoup de choses.

Guineematin.com : il y a combien de femmes à Soumbaraya qui adhèrent à la confrérie des chasseurs ?

Koriya Kamissoko : actuellement nous sommes six femmes à Soumbaraya ici dans la confrérie des chasseurs. Il y a Kamissa, Sira, Fanta, Kankou, Djantoun et moi-même.

Guineematin.com : quel est le rôle des femmes dans la confrérie des chasseurs ?

Koriya Kamissoko : nous accompagnons les chasseurs traditionnels pendant les cérémonies. Nous transportons de l’eau. Nous préparons le manger pour eux pour la réussite des différentes rencontres.

Guineematin.com : quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de cette profession ?

Koriya Kamissoko : quand le manque criard d’eau coïncide à une rencontre par exemple, nous souffrons énormément. Pour trouver cette ressource vitale, nous sommes obligées de parcourir des kilomètres. Quand on annonce aussi le décès de quelqu’un de notre corporation, pour s’y rendre, c’est souvent difficile parce que nous n’avons pas les moyens de déplacement.

Guineematin.com : quels sont les avantages de la chasse ?

Koriya Kamissoko : j’ai beaucoup aimé la chasse. Je suis née dans la chasse. La famille de mon mari aussi vit dans ça. Je suis née dans la viande et je suis venue m’installer dans la viande. Nous (femmes donzos) signons les femmes et leurs enfants à l’aide des médicaments traditionnels. Des femmes ont peur de moi lorsqu’elles me voient habillée en tenue de chasse. J’aime beaucoup la chasse. Et si je trouve des secrets pour me protéger j’en veux.

Guineematin.com : vous avez combien d’enfants ?

Koriya Kamissoko : je suis mère de six (6) enfants dont deux garçons. Et, ces deux garçons exercent tous la chasse.

Entretien réalisé par Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : 00224 621144891 

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