La conjoncture économique difficile que les guinéens vivent fait qu’il faut s’armer de courage pour tirer son épingle du jeu. C’est dans cette dynamique que certains jeunes gens sont obligés de mener leur cursus scolaire avec d’autres activités au regard des difficultés que rencontrent de nombreux diplômés sans emploi. La ville de N’zérékoré n’échappe pas à cette règle où de nombreux élèves exercent des petits métiers pour se tirer d’affaires.
Interrogés hier, lundi 13 novembre 2023, par l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture, ces jeunes élèves en ont donné les raisons.
Nestor Haba, élève en classe de 12ème année Sciences mathématiques : « J’ai décidé de faire la coiffure parallèlement avec les études pour beaucoup de raisons. Nous sommes dans un monde moderne où il faut avoir des connaissances pratiques un peu partout. Les choses deviennent de plus en plus difficiles et compliquées dans la mesure où beaucoup d’étudiants diplômés sont aujourd’hui sans emploi, pas parce qu’ils sont incompétents ou qu’ils ne veulent pas travailler. Mais c’est que quelque part, ces diplômés n’ont qu’un seul domaine d’intervention qui est de leur spécialité dans les études supérieures. Et pour moi, je me dis qu’on ne sait jamais. Tu peux étudier et ne pas avoir d’emploi dans ce que tu as fait ou appris à l’école. Je me dis donc que si l’école ne marche pas, là, l’autre métier qu’on apprend parallèlement avec les études peut aussi nous aider à sortir la tête de l’eau. En quelque sorte, étudier et apprendre un autre métier à côté est une manière pour moi de préparer toujours l’avenir, puisqu’il est dit couramment que l’avenir n’est pas collé au banc », a déclaré Nestor Haba.
Roger Zogbélémou, élève en classe de 8ème année et apprenant dans un centre informatique : « J’ai choisi de coupler les études à l’informatique pour préparer toujours mon avenir parce qu’actuellement, il y a assez de diplômés qui ne travaillent pas. Et aussi, l’informatique peut compléter mes connaissances acquises à l’école. J’ai un emploi de temps bien établi qui me permet de faire les deux (2) activités. Le matin, de 8 heures à 14 heures, je suis en classe pour les cours. Et après les cours en classe, je rejoins la prestation pour le reste de la journée en informatique. Pour moi, il n’y a pas de difficultés qui m’empêchent pour le moment de faire les deux, puisqu’ici, j’apprends bien avec mon maître. A la maison aussi, je trouve du temps pour réviser mes leçons. Je conseille à tous les amis de mon âge de faire autant et profiter de leur jeune âge, car on ne sait jamais », a conseillé Roger Zogbélémou.
Adama Chérif, élève en classe de 5ème année, apprenti mécanicien : « Je veux étudier, mais à côté des études, je dois aussi apprendre un autre métier qui peut me permettre d’avoir un avenir meilleur et garanti. A l’heure-là, si tu n’as pas d’autres métiers à exercer à côté des études, ça devient un peu compliqué parce qu’il y a maintenant beaucoup d’étudiants diplômés. Certains de ces étudiants ont fini par être des conducteurs de taxi-moto par manque d’emploi et de la pratique d’un autre métier. C’est vrai qu’étudier, c’est pour s’instruire ; mais apprendre un métier, c’est aussi se préparer pour l’avenir. Si ça ne marche pas d’un côté, ça marchera de l’autre côté. C’est après mes cours à l’école que je viens au garage pour apprendre. J’ai vu que la mécanique était bonne pour moi. J’aime jouer, me divertir ou me reposer comme les autres enfants. Mais, je me suis dit que l’avenir se prépare dès le bas âge. J’invite tous mes amis à apprendre un métier comme moi », a lancé Adama Chérif.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Jean David Loua pour Guineematin.com
Tel : (+224) 620166816/666890877
