Conakry : Mariama Camara trimballe son mari en justice pour abandon de famille

Après un peu plus de onze (11) ans de mariage, Ibrahima Sory Sylla est reproché d’avoir abandonné sa famille, notamment sa femme Mariama Camara et son enfant. Des faits prévus et punis par l’article 369 du code pénal guinéen. Hier, mercredi 15 novembre 2023, le prévenu a comparu au tribunal correctionnel de Dixinn dirigé par le président Sékou Ibrahima Soumah pour donner sa version des faits. Il reconnaît partiellement les faits mis à sa charge et porte de graves accusations sur son épouse, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Appelé à la barre, Ibrahima Sory Sylla, domicilié au quartier Yattaya, dans la commune de Ratoma, dit n’avoir jamais abandonné sa famille, contrairement à ce que son épouse soutient. Dans sa déclaration, il porte plutôt des accusations sur sa femme. « Elle avait découché, il fallait qu’elle me dise où elle était allée pour découcher… », a-t-il dit.

Le prévenu ne s’est pas limité à cette explication. Plus loin, il fait le déballage en expliquant avoir été condamné une première fois pour coups et blessures volontaires. « Mariame Camara, c’est mon épouse. Nous sommes légalement mariés. On parle de pension alimentaire parce qu’elle s’est plaint que je l’ai abandonnée. Je ne l’ai pas abandonnée. C’est elle qui a découché pendant 15 jours. Si je voulais la renvoyer, je n’allais pas lui demander d’aller chez sa famille et d’engager une médiation pour savoir où elle était. Je ne l’ai pas abandonnée parce que je paie aussi la pension alimentaire de 200 000 GNF chaque mois. La pension alimentaire, je l’ai payée quatre fois. C’est ce mois-ci que je n’ai pas payé. J’ai eu un enfant avec elle (…). En ce moment, elle est sous mon toit, à la maison, et le plat qu’on mange est un plat en commun. C’est ma fille qui prépare. Depuis qu’elle est venue à la maison, elle a frappé ma fille. Et elle ne se sert pas à manger. C’est elle qui refuse. Depuis l’audience sur les coups et blessures, elle était chez sa famille. C’est à la dernière audience sur l’abandon de famille qu’elle est revenue, mais elle ne communique avec personne. Madame découche de 10 à 15 jours. C’est pourquoi je lui ai demandé de quitter la maison. C’est à l’OPROGEM qu’on m’a demandé de verser une pension alimentaire et cela fait plusieurs années que je ne travaille pas. Je me débrouille pour trouver les 200 000 GNF pour la pension alimentaire », a déclaré Ibrahima Sory Sylla, qui est à son deuxième mariage.

A la question de savoir s’il était prêt à revenir à de meilleures sentiments pour se réconcilier avec sa femme, Ibrahima Sory Sylla répond : « Mariama Camara découche. J’ai des doutes sur elle, et je n’ai plus confiance en elle. Le mariage, c’est l’amour et la confiance. Mais maintenant, cela n’existe plus entre nous. Si je l’avais surprise avec un homme en train d’entretenir des relations charnelles, je l’aurais dit ici à la barre. Pour l’instant, j’ai des doutes et je n’ai plus confiance en elle. J’ai déjà initié la procédure de divorce. Je l’ai renvoyée chez ses parents où elle est restée au moins 2 mois », a-t-il martelé.

Appelée à son tour à la barre, Mariama Camara, née en 1984, mareyeuse de profession, domiciliée au quartier Yattaya, et partie civile dans cette affaire, soutient avoir été abonnée avec son enfant. « Ibrahima Sory Sylla m’a légalement épousé. Une fois sous le même toit, il a changé de comportement. Au début, j’étais dans une belle chambre. Il a retiré la chambre de mes mains. Je le saluais, il ne répondait pas. Pendant un an, deux ans, il ne me remet pas la dépense directement. Je ne sais pas ce que je lui ai fait. Je sors à 4 heures. Un jour, j’ai été victime de vol. À mon retour à la maison, je criais. Tout le monde est sorti de la maison pour compatir, sauf lui. Or, il était couché dans la chambre. Pourtant, c’est quand je pars à Kénien qu’à mon retour, j’achète les condiments pour préparer mais il ne mange pas. Il y a une autre femme qui prépare ailleurs, c’est ce qu’il mange. Un jour, j’étais malade et j’ai préféré aller en famille. À mon retour, un jour, je viens trouver que mon mari a changé la serrure de ma porte. La famille est venue et a demandé au monsieur d’ouvrir la porte. Il a refusé en me disant de retourner là où j’étais. Moi, j’étais malade et comme je n’avais pas le soutien de mon mari, je suis allée chez mes parents pendant mes moments de convalescence. Durant deux mois, je passais la nuit à terre, chez l’ami intime de mon mari. Ma chambre était toujours fermée et c’est mon mari qui garde la clé. On m’a dit que c’est l’OPROGEM qui gère ce genre de situation. Je suis allée les voir pour me plaindre. Ibrahima Sory Sylla ne payait pas la dépense ni la scolarité de l’enfant. Une fois à l’OPROGEM, il a dit qu’il pouvait payer 200 000 GNF comme pension alimentaire (…). Je suis partie chez mes parents depuis le 7 janvier 2023 parce que je n’avais pas où rester. De janvier jusqu’au 25 octobre, j’étais chez mes parents. Je ne l’ai pas prévenu parce qu’il avait coupé toute relation entre nous », a-t-elle lancé.

Les débats ont été déclarés clos. Le tribunal a renvoyé l’affaire au 29 novembre 2023 pour les réquisitions et plaidoiries.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 286 119

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