Port de Kamsar : la ministre de la Pêche promet de trouver des solutions aux difficultés des femmes mareyeuses

Madame Charlotte Daffé, ministre de la pêche et de l'économie maritime

La ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, accompagnée d’une forte délégation, a effectué un séjour de travail dans la sous-préfecture de Kamsar, dans la préfecture de Boké. Profitant de la célébration de l’an 60 de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), Mme Charlotte Daffé a échangé avec la communauté des pêcheurs et les femmes mareyeuses de Kamsar, qui connaissent d’énormes difficultés actuellement. Elle a promis d’œuvrer pour trouver solution à ces difficultés, notamment sur le manque d’électricité, rapporte un des envoyés spéciaux de Guineematin.com à Kamsar.

Madame Charlotte Daffé, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, est revenue sur les objectifs de sa visite à Kamsar. « La zone de Kamsar est le poumon économique de la République de Guinée, aussi bien qu’on a de la ressource bauxitique mais aussi c’est une zone halieutique par excellence. Qui dit zone halieutique, parle de poisson, de tout ce qui est produit, fruit de mer. Je ne pouvais pas venir spécifiquement pour les festivités de la CBG sans venir m’enquérir de la réalité du terrain, des conditions de travail de mes équipes qui sont basées à Kamsar, en l’occurrence des agents du Centre National de Service et de Police des Pêches, qui est un service très important de mon département puisque c’est le service qui s’occupe de la surveillance. Et comme vous le savez, j’ai eu un tête-à-tête avec les agents de surveillance. Ensuite, j’ai pris en aparté des observateurs pour échanger avec eux afin de comprendre les réalités qu’ils vivent sur le terrain.

En outre, la ministre de la Pêche a rencontré les pêcheurs et les mareyeuses qui ne manquent pas de problèmes actuellement. « J’ai eu la chance d’échanger un peu avec les communautés de pêcheurs, également avec les mareyeuses. C’était une surprise parce que moi, le but de ma visite était d’échanger uniquement avec mes agents qui sont là. Ils m’ont fait la surprise de se faire accompagner par les communautés. Ce qui n’était pas également une mauvaise chose en soi parce que ce sont nos partenaires tous les jours. Il faut vraiment échanger avec eux pour comprendre ce qui va et ce qui ne va pas, parce qu’on ne va jamais dire que tout va bien à 100% dans une activité importante. A Kamsar particulièrement, ils ont un problème d’électricité, d’infrastructures. La CBG leur fournissait le courant jusqu’à à un moment. Mais, il faut reconnaître aussi à tout ce qui est responsabilité sociétale et environnementale joue bien sa partition. Mais il faudrait que les communautés comprennent, quand une société décide de vous aider, il ne faut pas aussi exagérer. Qu’est-ce qui se passe ? Il y a une multiplicité d’établissements qui sont aujourd’hui tous connectés à ce courant. Au départ, c’était pour la communauté. Mais aujourd’hui, il se trouve que toutes les sociétés de traitement des produits halieutiques se connectent au courant de la CBG, à l’eau de la CBG et cela ne peut suffire à tout le monde. Donc, je demanderai à tout le monde, à la communauté, c’est vraiment d’accompagner aussi. Quand quelqu’un vous aide, il faut aussi l’aider à vous aider. Donc, la communauté devrait accompagner la CBG en payant l’électricité et l’eau, puis que Kamsar d’il y a 20, 30, 50 ans n’est pas le même Kamsar. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de monde, beaucoup plus d’installations. On doit tenir compte de tout ça et accompagner la société. L’engagement que j’ai pris auprès des communautés ici et que je vraiment tiens à respecter, c’est de tout faire pour que la société EDG prenne toutes dispositions pour fournir le courant aux différents ports de Kamsar. J’ai pris un engagement ferme auprès des communautés, des mareyeuses. Mon implication personnelle auprès du ministre en charge de l’énergie qui va voir avec EDG pour fournir très rapidement le courant dans ces zones. La seule chose que je peux leur dire, c’est de patienter pour que je puisse échanger avec les autorités afin régler rapidement le problème pendant quelques jours ou semaines », a lancé la ministre Charlotte Daffé.

Prenant la parole, Roughiatou Bangoura, présidente des femmes mareyeuses de port NÉNÉ de Kamsar, a expliqué les préoccupations de la corporation tout en sollicitant l’implication des autorités pour trouver des solutions. « Les femmes mareyeuses de Kamsar souffrent énormément. Le président Mamadi Doumbouya travaille sans relâche pour le bien-être de la population guinéenne. Mais nous nous sommes des oubliées ici. Ce sont seuls les travailleurs d’ici qui font leur mieux pour la population. Nous n’avons pas de bonnes routes. Si tu rentres au port, tu sauras que nous sommes totalement abandonnées. Nous n’avons pas un emplacement des poissons. Il n’y a ni frigo, ni chambre froide encore moins d’électricité. Et pourtant, nous n’avons aucune activité sauf le port où nous gagnons de quoi se nourrir et vivre… Ça fait 6 mois qu’on n’a pas d’électricité, notre commerce est freiné. Certains pêcheurs sont partis et d’autres ont pris la fuite parce qu’ils ont des dettes. Nous avons perdu nos capitaux, et nos enfants ne sont pas allés à l’école faute de moyens…. Les travailleurs de la CBG ne sont pas suffisamment servis en produits halieutiques. Nous avons sollicité des chambres froides, des frigos pour le transport et la conservation des poissons… jusqu’à présent, on n’a pas eu gain de cause. Aujourd’hui nous avons rencontré madame la ministre de pêche et de l’économie maritime. Nous avons expliqué nos problèmes et difficultés. Elle a promis qu’elle fera tout pour nous satisfaire. Nous lui avons dit de transmettre fidèlement le message au président de la République à travers le Premier ministre, Dr Bernard Gomou. Si nous ne sommes pas satisfaits, nous prendrons nos bagages pour aller rester chez madame la ministre Charlotte Daffé à Conakry pour vivre et se nourrir », a martelé la présidente des mareyeuses du port de Kamsar.

Amadou Baïlo Batouala pour Guineematin.com

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