Conakry : à la rencontre de Fanta Soumah, une des rares femmes qui pratique le métier de peintre

Fanta Soumah, peintre

La gent féminine est de plus en plus déterminée à tirer son épingle du jeu dans un monde où la recherche des biens matériels a atteint des niveaux inégalés. C’est dans cette dynamique que Fanta Soumah, diplômée de l’Ecole nationale des postes et télécommunications de Kipé, exerce le métier de peintre. Domiciliée au secteur Fofoméré, relevant du quartier Cimenterie, dans la préfecture de Dubréka, la jeune fille de 23 ans pratique ce métier pour subvenir à ses besoins. C’est ce qu’elle a fait savoir lors d’un entretien accordé à Guineematin.com récemment.  

Aujourd’hui Fanta Soumah est l’une des rares femmes qui pratique le métier de peintre. Au micro de notre reporter, elle a expliqué comment elle s’est retrouvé dans ce métier. « Je me suis lancée dans ce travail, parce que j’ai fini mes études depuis 3 ans, j’ai déposé mes dossiers dans beaucoup d’entreprises. Mais je ne gagnais pas de boulot. J’ai commencé à faire le petit commerce. Je vendais des condiments pour aider ma mère. Mais un jour, mon ami est venu me voir. Il m’a demandé ce que je faisais comme boulot, je lui ai dit que je ne faisais rien. Il m’a dit qu’il faisait une formation en peinture à Foulamadina, dans la commune de Ratoma. Il m’a fait savoir qu’il y avait même des femmes pour cette formation. C’est comme ça que je me suis intéressée à la peinture. J’ai commencé à y aller. Je n’avais pas de frais de transport, mais on nous en a donné jusqu’à la fin de la formation. Actuellement, j’attends la remise de mon diplôme », a expliqué notre interlocutrice.

Poursuivant, Fanta Soumah a fait savoir qu’elle se débrouille déjà pour joindre les deux bouts à un moment où la situation est difficile. « Comme j’ai fini la formation là-bas, je ne vais pas continuer à m’asseoir comme ça. Au lieu de rester comme ça, j’ai décidé de pratiquer ce métier de peintre. Depuis la fin de ma formation, je sors rencontrer des ingénieurs en bâtiment. Quand je vois un chantier, je viens demander qui travaille ; après, je me présente à lui en tant que peintre et je lui dis qu’en cas de besoin, il peut me faire signe. Donc, je sors moi-même pour chercher des contrats. Aujourd’hui, ce n’est plus comme avant, au moment où je ne faisais rien. Aujourd’hui, j’ai honte de demander de l’argent à mes parents. Donc, je m’en sors petit-à-petit. Je travaille avec un maître, mais malgré ça, je sors chercher des contrats, on travaille ; et lui aussi, quand il gagne un contrat, il m’appelle pour qu’on travaille ensemble. Parfois, on gagne des contrats à l’intérieur du pays », a-t-elle fait savoir.

Fanta Soumah, peintre

Enfin, Fanta Soumah demande de l’aide des autorités et invite toutes les femmes à travailler. « Ce que je peux dire au gouvernement, c’est de nous accompagner. Ce n’est pas facile de voir les femmes pratiquer ce genre de métier. Et ce que je vais dire aux femmes qui sont à la maison sans rien faire, c’est de mettre en tête que tout ce que femme veut, Dieu veut ; et vouloir, c’est pouvoir. Que ces femmes travaillent ! Actuellement, chacun doit se battre de son côté pour joindre les deux bouts », a-t-elle laissé entendre.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621 937 298

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