Vente d’une parcelle à Kouria (Coyah) : un ancien commissaire de police jugé pour escroquerie

L’ex-commissaire divisionnaire de police, Moussa Barry, jugé depuis quelques temps pour escroquerie, est situé sur son sort ce lundi, 20 novembre 2023, au tribunal de première instance de Dixinn. Il reproché à l’officier de police d’avoir utilisé des manœuvres au préjudice du citoyen Abdoulaye Barry dans la vente d’une parcelle à Kouria, dans la préfecture de Coyah. En suivant les réquisitions du parquet, qui a demandé la relaxe, le tribunal l’a renvoyé des fins de la poursuite, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Né en 1959 à Labé, le commissaire divisionnaire à la retraite Moussa Barry ce lundi à Dixinn. Marié à 4 femmes et père de 14 enfants, domicilié au quartier Kipé, il est en détention depuis une semaine pour escroquerie. Des faits prévus et punis par les dispositions de l’article 403 du code pénal guinéen.

 À la barre, le prévenu n’a pas nié avoir vendu une parcelle à la partie civile Ibrahima Barry. Mais, il soutient avoir été trompé par la personne à qui la gestion de son domaine était confiée. « C’est à la veille de ma retraite. Je suis tombé malade. Un voisin à qui je confiais des domaines m’a dit que des gens sont intéressés par mon domaine. J’ai donné mon accord. J’ai acheté le domaine depuis 2016. Moi, je faisais confiance au jeune. J’ai acquis le terrain d’un hectare et quelque en 2016 à Kouria. La personne à qui j’ai donné de l’argent pour gérer afin d’obtenir ce terrain m’a exhibé une donation comme document. À l’époque, je n’étais pas en Guinée. Il est venu me dire que quelqu’un voulait d’une parcelle m’appartenant. On est tombé d’accord et l’affaire a été conclue. Tout mon domaine est clôturé. C’est juste un peu qui restait. Son grand frère m’a demandé un document. Le terrain a eu un litige. On a accéléré le processus. A la justice de Coyah, ils m’ont remis le document disant que le terrain est à moi. Du fait qu’il y a eu litige, tous les numéros de mon domaine ont été intervertis. C’est quand ceux-ci ont porté plainte que j’ai su que les numéros ont été intervertis pour me faire du mal. Ce monsieur a pleinement raison. Même si on me fige sur un poteau pour me fusiller de 12 balles, ce monsieur a raison. Je suis prêt à le rembourser tout ce qu’il a investi. Il n’a qu’à faire le calcul de ce qu’il a dépensé et je paierai. Ma famille a restitué le prix de la parcelle. Il s’agit de 22 millions de francs guinéens. Je ne désoriente pas la procédure, mon âge ne me le permet. Je me suis retrouvé dans ce trou parce que Monsieur Abdoulaye ne m’a jamais dit qu’il voulait son argent. Si non, on ne serait pas là », a-t-il déclaré, s’engageant ainsi à se plier aux exigences de la partie civile.

Pour sa part, la partie civile dira dans ses explications que le prévenu a refusé de lui remettre une fiche d’engagement qui, selon lui, devait faciliter l’obtention de certains documents. D’où sa plainte contre l’ancien officier de police. « J’ai acheté un terrain avec Monsieur Barry. J’ai emprunté de l’argent pour acheter un terrain. Nous sommes partis voir Alpha Oumar Bah. On lui a dit que nous voulions un terrain qui n’a pas de problème. Il nous a conduit chez Monsieur Thierno Moussa Barry. On a conclu à 21 millions de francs guinéens. On a remis la somme à Monsieur Thierno Moussa Barry. Il nous a donné l’acte de donation. C’est pourquoi nous avons investi. On a demandé une fiche d’engagement, sans succès. C’est pourquoi j’ai porté plainte. S’il nous avait donné la fiche, nous ne serions pas là. On voulait avoir les numéros, les fiches d’engagement pour aller vérifier les numéros à l’habitat. La fiche d’engagement est importante parce que c’est avec ça qu’on achète le plan de masse. À la gendarmerie Monsieur Thierno Moussa m’a dit que le terrain lui a été restitué et qu’il avait tous les documents. Après ça, il m’a dit que les documents ont été falsifiés. On a investi là-bas 8 millions 170 mille francs guinéens », a expliqué la partie civile, née en 1984 à Mamou, domiciliée à Kissosso, maître coranique et imam de profession.

Dans ses réquisitions, le procureur Alpha Bacar Cissé dit n’avoir pas vu le bien-fondé de cette plainte, car selon lui, personne n’est venu réclamer le domaine. La partie civile n’a pas été dérangée par quelqu’un. Soutenant que l’élément intentionnel n’est pas établi pour les faits d’escroquerie, le procureur a demandé de renvoyer l’ex commissaire de police des fins de la poursuite pour délit non constitué.

Pour sa propre défense, le prévenu dira : « je n’ai rien à dire, sauf que je suis satisfait et je continuerai à faire confiance au tribunal et aux jeunes magistrats. Vous suivez les traces de vos formateurs, de vos prédécesseurs. Je suis fier de la justice guinéenne… ».

Le tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, sur l’action publique, a déclaré le prévenu Moussa Barry non coupable des faits d’escroquerie et le renvoie des fins de la poursuite pour délit non constitué. Mais sur l’action civile, ordonne au prévenu le paiement de la somme de 8 millions 170 mille francs guinéens à la partie civile.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tél : 628 286 119

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