Né en 1985, ce prévenu est accusé par son patron Oumar Baïlo Diallo d’avoir détourné un milliard huit cent millions de francs guinéens dans le magasin où il travaillait. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés devant la chambre de jugement de la cour de répression des infractions économiques et financières où son procès a commencé ce lundi, 27 novembre 2023, a appris Guineematin.com à travers son équipe de reportage déployée sur place.
Depuis 14 ans, Mamadou Aliou Barry travaille avec son accusateur dans la vente de jus, du riz et du sucre à Madina, le plus grand centre de commerce de la Guinée. Mais récemment après un inventaire, il a été constaté un manquant d’1 800 000 000 GNF sur les 2 400 000 000 GNF que contenait le magasin où il a travaillé ces dernières années.
Après l’inventaire surprise fait par son employeur, il a été arrêté et conduit à la gendarmerie de Madina. Finalement il sera déféré à la CRIEF avant d’être mis sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry depuis le 15 juin 2023.
Appelé à la barre ce lundi, M. Barry a reconnu sans ambages les faits allégués contre lui. « C’est dans notre travail que j’ai eu un manquant mais je ne sais pas comment cela est arrivé. On a fait un calcul, il y a eu ce manquant », a-t-il expliqué. Il a ensuite répondu successivement aux questions du parquet et de son avocat.
Ensuite ce fut au tour de Oumar Baïlo Diallo de passer devant la Cour pour livrer sa version des faits. « Ma société a 4 magasins et dans chaque magasin on fait un inventaire surprise. Sur 2 400 000 000 GNF, on a trouvé un manquant d’1 800 000 000 GNF. On lui a demandé comment cela est arrivé, il a dit que les diables ont pris », a fait savoir l’homme de 47 ans.
Par ailleurs, cette partie civile a récupéré les 3 autres magasins dont disposait son entreprise. Mais depuis 6 mois, il ne travaille pas et dit être sous la pression des entreprises auprès desquelles il prenait la marchandise.
A la fin de sa déposition, Oumar Baïlo Diallo a demandé à la Cour de l’aider à obtenir l’historique des appels téléphoniques de son ancien employé pour dit-il découvrir avec qui il faisait des affaires. Le parquet ne s’y est pas opposé mais il ne croit pas que cela puisse résoudre le problème. La Cour devrait examiner prochainement cette demande.
L’avocate de la défense, Mama Aïssata Fofana a sollicité que les registres de son client et celui de son patron soient examinés pour tirer les choses au clair. Une demande que ne trouve pas nécessaire le procureur Moustapha Mariama Diallo estimant que la comptabilité n’était pas tenue régulièrement.
Mais finalement, la Cour présidée par Francis Kova Zoumanigui a renvoyé l’affaire au 30 novembre prochain pour la production des deux registres et la suite des débats.
Mamadou Yahya Petel Diallo et Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
