Pour célébrer les 20 ans de lutte contre le VIH en Guinée, Médecins sans frontières a prévu plusieurs activités. Après le marathon le dimanche dernier, il a organisé ce mardi un café de presse pour échanger avec des acteurs qui s’impliquent dans ce combat depuis 20 ans. Pendant ce café débat, plusieurs témoignages des acteurs et des personnes vivants avec la maladie ont été faites, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le café de presse est organisé chaque année par Médecins Sans Frontières en prélude de la journée mondiale de lutte contre le VIH prévu le 1er décembre pour échanger sur des avancées et des défis.
« C’est toujours très important de pouvoir partager avec le plus grand nombre les avancées du projet que nous menons avec le ministère de la santé mais aussi et surtout de passer nos messages afin de toujours améliorer la prise en charge la détection des malades du VIH.
Le premier problème que nous rencontrons c’est la stigmatisation. La stigmatisation empêche l’accès au dépistage, empêche l’accès au traitement et au final nous avons un trop grand de nombre de personnes qui décèdent alors que nous savons tous et je le répète encore une fois que nous devons tous savoir que nous pouvons vivre avec le VIH et avoir une vie normale avec le VIH.
Après 20 ans, le bilan est positif. Le nombre de patients est toujours pris en charge de manière qualitative. La collaboration avec le ministère de la santé a porté des fruits très très important pour les patients avec toujours la nécessité de rechercher les meilleurs solutions possibles en terme de traitement, de dépistage et de test laboratoire. Il y a beaucoup de succès mais les défis persistent.
Pour la célébration de la journée mondiale de lutte contre le VIH le 1er décembre, il y aura des animations avec les artistes, il y aura des messages à la population. On a déjà organisé un marathon. Il y’aura une batterie d’activités qui auront lieu durant ces 15 prochains jours », a déclaré David Therond, chef de mission de médecins sans frontières en Guinée.
Le coordinateur national du programme national de lutte contre le VIH et les hépatites se réjouit des efforts consentis depuis plusieurs années dans la lutte contre cette pathologie. « Médecins Sans Frontières est un partenaire privilégié important pour le programme national de lutte contre le VIH/sida et le ministre de santé. Le message que je vais apporter à Médecins sans frontières, c’est de renforcer le partenariat avec le ministère de la santé et particulièrement avec le programme national de lutte contre le VIH et les hépatites.On rencontre des difficultés au niveau de la couverture totale du pays en ARV », a évoqué Mamadou Aliou Diallo.
Une personne vivant avec le VIH a également témoigné et fait savoir que vivre avec cette maladie n’est pas une fatalité. « L’appui que MSF m’a apporté c’est un appui global, un appui psychosocial, médical et même financier avec des formations qui m’ont permis d’être là aujourd’hui. Vivre avec le VIH psychologiquement, ça frappe quand la personne n’est pas bien préparée, ça donne l’esprit à la mort directement. Vu que le taux de stigmatisation et de discrimination est très élevé chez nous par la méconnaissance de la maladie, les gens ne savent pas que tu peux avoir le virus et vivre positivement et vivre avec la maladie et faire tout ce que tu veux. C’est pas le VIH qui tue mais plutôt la stigmatisation qui détériore l’esprit de la personne qui s’auto stigmatise elle-même et c’est le stress qui développe la maladie », a indiqué Kadiatou Bodie Diallo.
La 35ème journée mondiale de lutte contre le VIH sera célébrée le 1er décembre prochain dans les locaux de la commune de Matoto. À cette occasion, plusieurs activités sont prévues.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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