Vol à main armée à Conakry : Abdoul Karim Baldé risque 10 ans de réclusion criminelle

Le jeune Abdoul Karim Baldé est jugé pour vol à main armée et association de malfaiteurs. A la barre du tribunal de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma, l’accusé reconnaît partiellement les faits à lui reprochés. Des faits qui ont eu lieu en 2021 à Conakry, quand le jeune homme a été mis aux arrêts par une foule après une attaque à main armée en plein mois de Ramadan. Le procureur a requis sa condamnation à 10 ans de réclusion criminelle, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, lors de cette attaque, les assaillants avaient emporté un téléphone IPhone 6 au préjudice de la partie civile, Aboubacar Diallo. Appelé à la barre, Abdoul Karim Baldé n’a pas complètement nié les faits. Dans ses explications, il soutient avoir été mis aux arrêts avec une arme appartenant à son grand, un certain Alpha Oumar Diallo, aujourd’hui en fuite.

« Ce jour-là, nous étions au nombre de trois. C’était le 25ème jour du ramadan, on était parti pour manger au marché. À notre retour, on a croisé Aboubacar Diallo. Alpha Oumar Diallo a suggéré de l’attaquer, mais moi je suis parti devant. Mon grand et les autres ont pris le téléphone du Monsieur. Moi je ne savais pas. En rentrant, mon grand m’a confié son arme en disant qu’il devait passer quelque part avant de rentrer. Comme je rentrais à la maison et que nous vivions ensemble, j’ai pris l’arme pour amener à la maison. J’ai accepté parce qu’il m’a dit qu’il était un militaire. Je me suis arrêté au niveau du forage derrière notre maison pour laver mes pieds. C’est là que la foule est venue m’interpeller », a déclaré l’accusé Abdoul Karim Baldé, né en 1999 à Conakry, chauffeur de profession, domicilié au quartier Sonfonia gare, dans la commune de Ratoma.

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public, Amara Camara, a rappelé ce qui s’est passé dans cette affaire. « Le 6 mai 2021, Aboubacar Diallo a porté plainte contre Abdoul Karim Baldé, en déclarant que dans la nuit du 25ème jour du mois de Ramadan, il quittait la mosquée quand il a été attaqué par trois personnes. Suite à cette attaque, il a été brutalisé et a perdu son téléphone de marque IPhone. Il a crié, les voisins sont venus l’aider. Abdoul Karim a été interpellé alors qu’il se lavait les pieds au niveau d’un forage. Une arme a été retrouvée avec lui. Devant l’agent instructeur, l’accusé a reconnu les faits. Ce jour, il dit qu’il a été dénoncé par un jeune et qu’à l’issue de ça, il a été arrêté, possédant cette arme qui l’incrimine en vol à main armée. À la barre ici, il a eu deux versions », a rappelé le magistrat qui soutient que les faits sont avérés à l’encontre de l’accusé. C’est ainsi que le substitut du procureur Amara Camara a requis de renvoyer l’accusé des fins de la poursuite pour les faits d’associations de malfaiteurs. Mais, de le retenir dans les liens de la culpabilité pour le délit de vol à main armée. Pour la répression, le représentant du ministère public va demander la condamnation d’Abdoul Karim Baldé à 10 ans de réclusion criminelle et de recevoir Aboubacar Diallo dans sa constitution de partie civile.

Pour sa part, la défense a plaidé coupable et demandé des circonstances atténuantes en condamnant Abdoul Karim Baldé au temps mis en prison. « Abdoul Karim est en détention depuis bientôt deux ans Monsieur le président, nous avons tenu des débats ici. On n’a jamais discuté de l’arme. La partie civile a toujours dit n’avoir pas été menacé par une arme par Abdoul Karim Baldé. Ensuite, les faits d’associations de malfaiteurs, Abdoul Karim Baldé… Lorsqu’il était bébé, il a été séparé de sa maman jusqu’à l’âge de 22 ans. Il a rejoint un de ses grands, en la personne d’Alpha Oumar Diallo, en qui il avait confiance. Il s’est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment et accompagné de mauvaises personnes. Aujourd’hui, Alpha Oumar Diallo est en fuite… Abdoul Karim Baldé a compris aujourd’hui que le chemin qu’il a suivi n’est pas bon. Il l’a compris. Je vous demande très respectueusement qu’il soit condamné au temps mis en prison et de favoriser sa réinsertion dans la société », a plaidé l’avocate de la défense.

Pour sa propre défense, Abdoul Karim a demandé pardon : « Je n’ai pas grand-chose à dire au tribunal. Quand l’eau se verse, on ne peut plus la ramasser. Je demande au tribunal de me pardonner. Ça, ce n’est pas mon travail… ».

Le tribunal a mis le dossier en délibéré. La décision sera rendue le 11 décembre 2023.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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