Mamadou Saliou Diallo accuse : « Diouldé et son groupe ont essayé de violer ma tante et la fille de mon oncle »

Thierno Mamadou Diouldé Barry a comparu devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Mairie de Ratoma) hier, lundi 27 novembre 2023. Il est poursuivi pour « vol à main armée, tentative de viol, violences physiques, coups et blessures volontaires, destructions de biens ». Des charges qu’il a réfuté à la barre, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Devant cette juridiction de première instance, l’accusé a nié systématiquement tous les faits portés à sa charge.

« Je ne reconnais aucun de ces faits. Le 31 janvier 2021, moi j’étais à Sangarédi, j’étais avec l’un de mes amis, on était ensemble au Maroc pendant 3 ans. Je suis revenu au pays le 20 novembre 2020. Mon ami et moi sommes partis à Sangarédi pour me débrouiller. Je me suis retourné à Conakry le 2 février 2021 et j’ai été interpellé le même jour. Arrivé à mon domicile, j’ai tapé la cour, c’est un boulanger qui a ouvert. La cour est bondée de gendarmes. Je suis rentré dans ma chambre. Ils ont tapé à ma porte en me disant d’ouvrir ou bien ils vont défoncer la porte et qu’ils vont ouvrir le feu. J’ai dit que j’allais ouvrir, parce que je n’ai rien fait. Dès que je suis sorti, ils m’ont menotté. Il y avait deux pick-up. L’un des pick-up m’a amené, et l’autre est resté pour prendre mes objets : des valises, mon écran et l’argent que je me suis débrouillé à avoir pendant que je travaillais avec le grand frère de mon ami. Les téléphones qu’ils ont présentés au commissariat sont mes téléphones. Ils m’ont même demandé mon code pour déverrouiller. Au commissariat, ils m’ont dit de reconnaître, j’ai dit : non mon colonel, je préfère la mort que de mentir pour m’en sortir. Ils m’ont torturé, menotté pour que j’avoue. Le boulanger, pourquoi il a témoigné contre moi, c’est parce qu’un jour il m’a demandé de lui prêter de l’argent d’une valeur de trois sacs de farines. Je lui ai dit que cet argent appartient à mon frère et je ne pourrai pas l’aider. Depuis lors, il s’est engagé à me mettre dans les problèmes. Mamadou Saliou Diallo, c’est à la gendarmerie que je l’ai vu, je ne le connaissais pas avant. Thierno Mamadou Aliou Diallo lui on est dans la même cour, c’est lui le boulanger. C’est le boulanger qui est à la base de la plainte. Il a poussé les autres à porter plainte contre moi, après lui-même a porté plainte contre moi, du fait que je ne lui ai pas rendu le service qu’il m’a demandé. A la gendarmerie, j’ai entendu Mamadou Diouldé qui s’entretenait avec Mamadou Saliou Diallo et dire que s’il porte plainte et qu’on me torture, je ferai sortir leur argent et les autres malfrats. Je ne connais même pas les concessions de ces gens. Je n’ai pas fait un mois dans la concession où j’étais », a déclaré Thierno Mamadou Diouldé Diallo.

Appelé à la barre, Mamadou Saliou Diallo, l’une des parties civiles, s’explique sur la menace de mort reprochée à l’accusé Thierno Mamadou Diouldé Barry.

« C’est le 1er, à la veille du 2 février, que j’ai vu un groupe de personnes derrière ma cour. Le Monsieur qui a couru derrière le manguier avait une arme. Le groupe s’est dirigé vers moi. C’est là que j’ai repérée Mamadou Diouldé Barry. Avant son interpellation je le connaissais de vu. Je ne dors pas pendant la nuit. Je constate chaque jour Diouldé sauter la cour. J’ai appelé le chef du four, je lui ai dit qu’il y a un jeune de teint clair qui n’a pas duré ici dans ce quartier, il rentre tard chaque jour, entre 2 heures-3 heures. J’ai dit : il faut faire très attention à lui, je l’ai vu avec un grand groupe… J’ai vu Diouldé indexer ma maison. Quand je suis à la troisième dalle, personne ne me voit. Ce jour, il a frappé à ma porte pour me demander s’il y a de l’eau. J’ai répondu qu’il n’y a pas d’eau ici pour toi. C’est par la suite que Diouldé et son groupe sont partis chez mon oncle pour piller, en les menaçant d’une arme. Ils ont essayé de violer ma tante et aussi la fille de mon oncle. C’est quand ils ont repéré la chambre de mon oncle, qu’ils sont partis prendre 100 dollars, 6 téléphones, 135 000 francs CFA. C’est le lendemain de l’attaque que j’ai été informé. Mon oncle m’a dit qu’il a reconnu Diouldé parmi les gens qui l’ont attaqué avec sa famille. La nuit, j’ai vu Diouldé rentrer chez lui. D’abord, il a frappé et le boulanger a ouvert, il est entré. Quelque temps après, il est ressorti en escaladant la cour. J’ai appelé le chef du four pour lui dire que le jeune est sorti. Le chef du four a dit que Diouldé dort. Je lui ai dit que je suis allé à la Mecque, donc je n’ai aucun intérêt à mentir. Tout le monde le connaît, c’est alias Belladen. Il vient vérifier et constate que Diouldé est sorti… Mon oncle a porté plainte, je l’ai accompagné. Je reviens à la maison, Diouldé m’a appelé pour me dire : vieux, tu m’as reconnu ? Oustaz, je vais te tuer. Même si moi je ne te tue pas, mon grand va te tuer. Même pas quelque temps, le chef du four vient en tremblant pour me dire : Diouldé m’a menacé, il dit qu’il va me tuer, il m’a insulté père et mère. Je lui ai dit d’aller porter plainte. Les quatre gendarmes venus pour l’arrêter sont restés chez moi. Quand il l’on repéré, ils sont sortis et je les ai accompagnés. Quand il a été arrêté et menotté, il m’a dit : ce que je t’avais dit, je maintiens. Tu as arrêté ta mort. Au commissariat, quand j’ai expliqué que j’ai été menacé, les agents m’ont dit de recontacter le numéro. Et, quand j’ai appelé, c’est son téléphone qui a sonné sur place », a-t-il raconté.

Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 11 décembre 2023 pour l’audition des parties Civiles (Elhadj Amadou Diouldé Diallo et Mamadou Saliou Diallo).

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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