Viol sur mineure à Kissosso (Conakry) : un forgeron risque 10 ans d’emprisonnement

Un forgeron de profession, du nom de Mady Sylla, est jugé au tribunal criminel de Mafanco pour des faits de viol commis sur KM, une fillette de 6 ans. Les faits se sont produits en 2019 au quartier Kissosso, dans la commune de Matoto.  Alors que l’accusé a nié les faits mis à sa charge hier, mercredi 29 novembre 2023, le parquet demande sa condamnation à 10 ans de réclusion criminelle, a constaté un reporter que Guineematin.com avait dépêché au tribunal.

A la barre, l’accusé n’a pas reconnu les faits de viol articulés contre lui. Devant le juge audiencier Mohamed Sangaré, Mady Sylla clame son innocence. Il a déclaré que la prétendue victime dans cette affaire ne souffre d’aucun handicap mental, comme le soutiennent ses proches. « Je n’ai pas fait ça. Nous sommes voisins. Mais elle ne m’a jamais fréquenté. Sauf ce jour alors que j’étais couché seul dans la chambre familiale. Elle est rentrée 3 fois dans la chambre pour me réveiller. Je l’ai chassée. Elle est venue me taper.  Elle m’a dit : on vous appelle pour aller manger. Quand je suis sorti, j’ai trouvé qu’elle mentait. Il n’y avait rien à manger… La fille ne souffre de rien. Elle n’a aucun handicap mental. Elle est bien portante. Seulement, on m’a accusé. Comme mes parents ne sont pas là, ils m’ont chargé en disant que j’ai violé la fille. Mais c’est faux. Je n’ose pas faire ça », a dit l’accusé à la barre.

Prenant la parole pour ses réquisitions, le ministère public représenté par Kanfory Ibrahima Camara, a rappelé les faits avant de demander au tribunal de retenir le forgeron dans les liens de la prévention en le condamnant à 10 ans de réclusion criminelle. « Il vit dans la même concession. Étant seul, il a profité pour introduire son doigt dans le vagin de la petite. Le rapport médical a révélé que les faits étaient récents. Devant le cabinet d’instruction, il a reconnu les faits. Mais contre toute attente, devant votre auguste tribunal, il fait volte-face. Il a tout nié ici. C’est de la mauvaise foi… Je vous demande de le retenir dans les liens de la prévention de viol sur mineure.  Pour la répression, vous le condamnerez à 10 ans de réclusion criminelle », a requis le procureur.

La défense, par la voix de maître Oumou Koultoumi Conté, dira ne pas comprendre la démarche du ministère public. Dans ses plaidoiries, elle a expliqué des dysfonctionnements liés à la durée de la détention préventive de son client sans renouvellement. « Nous ne pouvons pas comprendre le ministère public qui demande de condamner quelqu’un qu’il a gardé illégalement pendant 4 ans. Cet accusé n’a pas été assisté par un avocat. Ses droits ont été violés tout au long de cette procédure.  Son mandat de dépôt n’a jamais été renouvelé. Et le délai de 18 mois est largement dépassé, sans être renouvelé… Nous vous demandons de le mettre en liberté parce que les dispositions des articles 237 et 238 du code de procédure pénale guinéen ont été violées dans cette procédure. A défaut, je vous demande de lui accorder de larges circonstances atténuantes », a plaidé l’avocate.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 5 décembre 2023.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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