En tout cas, il n’y a plus aucune illusion, la rumeur qui bruit dans les cafés et autres lieux de rencontre populaire de la capitale et selon laquelle, la Directrice générale de la Société navale de Guinée (SNG) est dans les mailles de la justice est devenue malheureusement une réalité pour l’intéressé. D’ailleurs, la semaine sur passée, plus exactement le jeudi 23 novembre, Doussou Nabé, la Directrice générale de la Société navale de Guinée (SNG), a connu des moments particulièrement chauds. Elle a reçu la visite de gendarmes à son domicile, a appris un journaliste de Guineematin.com, de sources généralement bien informées.
Même si l’on ne sait pas trop sur les circonstances de cette présence inhabituelle d’hommes en uniformes ni là où ils amené de la patronne de la SNG, la vérité est qu’au niveau de son service, depuis près d’une semaine, elle ne venait pas. Sous le prétexte qu’elle était malade et alitée à la maison.
Si en mars dernier, Yamoussa Conté, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn a reçu du Procureur général de la république les injonctions de poursuivre pour des fins de poursuites judiciaires contre des responsables de la Société navale de Guinée pour des faits présumés de détournement des deniers publics, dénoncés dans la presse. Dans cette lettre signée le 28 mars 2023, Yamoussa Conté, se basant sur des informations tirées de la presse, reproche aux responsables de la Société navale de Guinée d’un prétendu détournement de 12 milliards de francs guinéens et de 13 milliards de francs pour la reconstruction et l’extension de la gare maritime de Sandervalia. Si aucune information n’a fuité jusqu’ici sur la suite qui a été réservée à cette procédure, ces derniers temps, d’autres dossiers et non des moindres viennent perturber le sommeil de dame Doussous Nabé.
De nombreuses langues fourchues accusent la Directrice générale de la Société navale de Guinée (SNG) d’avoir acheté, sans l’aval du Conseil d’administration, trois (3) véhicules Prado sortis d’usine et sur fond de surfacturation. Des véhicules destinés à elle-même, à son adjoint, Aboubacar Baba Camara et à la présidente du Conseil d’administration, Mariama Djélo Bah (Conseillère à la marine marchande). Mais le fait le plus grave dans ce dossier est que les véhicules de fonction, hérités de l’ancienne Direction, n’ont pas eu trois années d’exercice. Ce qui ne passe pas loin à des cas de flagrance de détournement de deniers publics, au moment où le Président de la transition, multiplie les appels à la moralisation des derniers publics et à la promotion de la bonne gouvernance, allant jusqu’à faire jurer ses cadres promus à de hautes fonctions de la République sur les livres saints. Peine perdue !
Puisqu’à ce niveau, les trois véhicules, après leur sortie du port de Conakry, n’ont pas transité dans le parc d’automobile officiel de la navale. C’est dans cet imbroglio que Doussou Nabé a été interpellée et auditionnée par des enquêteurs, toute la journée du jeudi 23 novembre 2023. Même si certains estiment qu’elle été sommée de produire une simple note explicative sur sa gestion, l’opinion attend, non sans raison, de connaître l’épilogue de ce dossier rocambolesque. Dans la plus part des établissements publics à caractère administratif et autres structures de l’Etat, de l’avis de nombreux cadres, cette façon de reformer des véhicules neufs ou d’achat de générateurs de grande puissance est devenu le mode opératoire des gros voleurs de la République.
Aux dernières nouvelles, de peur que l’information ne vienne piquer la colère du Colonel Mamadi Doumbouya, prompt à réagir par un décret de limogeage pour « faute lourde » en pareil cas, les trois véhicules auraient été retirés par les enquêteurs.
Dans le souci d’équilibrer ces informations, un journaliste de Guineematn.com, a tenté, depuis lundi dernier, 27 novembre 2023, de joindre, mais sans succès, dame Doussou. Le message à elle adressée est restée également sans réponse. Ne dit-on pas que qui ne dit rien consent ?
En attendant d’avoir une réaction officielle, au moins du parquet sur cette question, l’opinion continue de s’interroger sur ce traitement du deux poids deux mesures des dossiers de corruption accordé à certaines catégories de cadres de l’Etat. Ce dossier de la Navale, que certains chercheraient probablement à étouffer dans l’œuf et à tout prix, intervient à quelques jours du limogeage suivi de poursuite engagée contre l’ancien ministre de la santé, Dr Mamadou Péthé Diallo, inculpé par la CRIEF, le jeudi dernier 30 novembre de plusieurs chefs d’accusation. A présent, la seule question qui se pose est de savoir si Doussou Nabé sera présentée à son tour à la CRIEF pour justifier de sa gestion à la tête de la société navale de Guinée.
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
Tél : 628 08 98 45
