Une gérante de Orange Money victime d’arnaque : « j’avais envoyé 7 millions en 2 tranches… »

Dame Aïssatou Bah, âgée d’une quarantaine d’années, est jugée pour escroquerie portant sur 7 millions de francs guinéens au tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. A l’audience d’hier, mardi 5 décembre 2023, la prévenue a reconnu les faits mais soutient avoir été dupée par un individu qui se trouverait à l’extérieur de la Guinée. La victime dans cette affaire est une certaine Fatoumata Lamarana Bah, gérante d’un kiosque Orange Money chez qui des transactions ont eu lieu, a appris sur place Guinematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire, la nommée Aïssatou Bah est poursuivie par Fatoumata Lamarana Bah. Cette dernière est domiciliée à Kaporo Rails et gérante d’un kiosque Orange Money à Lambanyi. Le différend porte sur la somme de 7 millions de francs guinéens.

A la barre, Aïssatou Bah ne nie pas les faits et reconnaît avoir demandé à la plaignante de faire des dépôts sur un numéro d’une personne avec qui elle communiquait au téléphone. Mais, elle affirme avoir agi sans le savoir. « J’étais en contact avec une personne qui se trouverait en France. On échangeait sur WhatsApp, et on s’est connu comme ça, il y avait deux (2) semaines de cela. Ce jour, j’étais à Lambanyi. Il m’a appelé, et c’est là que je suis allée au kiosque de Fatoumata Lamarana pour faire le dépôt. Le monsieur m’avait envoyé le numéro pour que je fasse le dépôt en trois tranches. Le monsieur m’avait demandé d’envoyer 13 millions. Pour une première fois, j’ai dit à la gérante d’envoyer 2 millions 500 mille GNF. Après, je lui ai dit encore de faire un dépôt de 4 millions 500 mille GNF. Tous les deux montants sont partis. C’est à la 3ème tranche que Aïssatou Lamarana a exigé de lui donner l’argent des 7 millions GNF, avant d’envoyer la troisième tranche. C’est là que je me suis rendue compte que je me suis mise dans des problèmes. Je n’avais pas d’argent sur moi… C’est après que j’ai proposé à Fatoumata Lamarana de me laisser, j’allais la rembourser. J’ai donné le numéro de l’intéressé à la police », a-t-elle expliqué.

Pour le Ministère public, représenté par Siba Toupou, il n’est pas question de parler de maraboutage ou d’envoûtement. Pour lui, comme le monsieur était de l’autre côté et qu’il a peut-être proposé le mariage, c’est pour cette raison que la prévenue a agi ainsi. « Moi, c’est l’infraction qui m’intéresse et quelqu’en soit, je vais demander une condamnation au tribunal », a-t-il martelé.

Appelée à la barre à son tour, Fatoumata Lamarana Bah a dit avoir perdu son travail à cause de cette affaire. « J’ai été employée le 06 novembre et elle venue faire ce problème le 16 novembre. Je l’ai vue à côté de mon lieu de travail, elle était en communication, je ne sais pas avec qui. Par la suite, elle m’a demandé de lui prêter un stylo que je lui ai donné. Elle a écrit un numéro. Pour moi, comme je lui ai prêté un bic, je ne pensais pas que ça allait devenir ainsi, parce que d’habitude je reçois de l’argent avant de faire le dépôt. Elle m’a dit de faire un dépôt de 2 millions 500 mille GNF. Ensuite, elle m’a dit de faire un autre dépôt de 4 millions 500 mille GNF. Là aussi, j’ai envoyé. C’est lorsqu’elle a demandé de faire les dépôts de 6 millions GNF que je me suis levée parce que j’ai compris que c’était vraiment de l’arnaque et j’ai demandé qu’elle me donne l’argent des deux premières tranches pour que j’appelle Orange et qu’on m’envoie un UV. En ce moment, elle était encore en communication et j’ai entendu le monsieur lui dire ‘’dis-lui que Orange va l’appeler ». Sur le coup, j’ai appelé mes patrons pour leur dire de bloquer le numéro, que j’avais fait des dépôts. En ce moment encore, elle était au téléphone avec le monsieur. Elle l’a informé que j’ai appelé à Orange et qu’ils vont bloquer son numéro. Le monsieur a retiré tout l’argent. On n’a pas pu le bloquer. Si elle n’avait pas informé le monsieur que moi j’ai appelé Orange, on pouvait bloquer le numéro. Donc, elle est complice… Depuis ça, Orange est derrière moi. J’ai même perdu mon travail à cause d’elle. Donc, je veux mon argent », a-t-elle indiqué.

Prenant la parole, les avocats de la défense (Maître Houleymatou Bah et maître Doumbouya) ont alors proposé à la plaignante le remboursement des 7 millions en deux (2) tranches. Ils ont proposé de donner sur place 3 millions de francs guinéens et le reste à la prochaine audience. Au cours de ces négociations, ils ont aussi demandé la libération provisoire de Mme Aïssatou Bah.

Pour le procureur, il n’y a pas à s’opposer à sa libération ; mais, il a demandé une garantie physique d’une personne de confiance qui pourrait rassurer le remboursement de l’argent et de sa présence à l’audience prochaine.

Finalement, le tribunal, par la voix de Mohamed Keita, a demandé une caution de 500 000 GNF avant d’ordonner la mise en liberté de Mme Aïssatou Bah. Elle ainsi été confiée à son grand frère, Mamadou Saliou Bah et l’affaire renvoyée au 12 décembre 2023.

À suivre !

Ismaël DIALLO pour Guineematin.com

Tél : 624693333

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