CEDEAO : une lueur d’espoir pour un « assouplissement des sanctions » contre le Niger

Général Abdourahamane Tchiani, président du CNSP, la junte militaire qui a renversé le président nigérien, Mohamed Bazoum

Le Niger vit un embargo économique et financier depuis le lendemain du putsch du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum. Cette batterie de sanctions lui a été infligée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour contraindre la junte militaire du CNSP à rendre le pouvoir. Mais, il n’en est rien encore. Le Général Abdourahamane Tiani est toujours à la tête du Niger et se moque de la récente main tendue de la CEDEAO pour un dialogue en vue d’un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel dans son pays.

Le président de la Transition nigérienne souhaite quand même la levée de ces sanctions qui fragilisent la santé économique du Niger. Et, pour l’amadouer, la CEDEAO vient de lui miroiter une lueur d’espoir pour « un assouplissement progressif » de ces sanctions. Mais, pour arriver à cet assouplissement tant souhaité par la junte nigérienne, l’organisation ouest-africaine exige du concret, notamment « une feuille de route pour une transition de courte durée ».

La CEDEAO, réunie en session ordinaire à Abuja hier (dimanche 10 décembre 2023), a décidé de la mise en place d’un Comité de chefs d’Etat pour engager des discussions avec les militaires au pouvoir à Niamey (au Niger). Et, ce sont les résultats de ces discussions qui sont censés déterminer la prochaine position de la CEDEAO à l’égard du Niger.

« La Conférence [des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO] déplore profondément le maintien en détention du Président Mohamed Bazoum, de sa famille et de ses collaborateurs par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie – CNSP) et le manque d’engagement de la part du CNSP à rétablir l’ordre constitutionnel. En conséquence : la Conférence demande au CNSP de procéder à la libération immédiate et sans condition du Président Mohamed Bazoum, des membres de sa famille et de ses collaborateurs ; la Conférence décide, par ailleurs, de mettre en place un Comité des Chefs d’État composé de S.E. Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise, S.E. Julius Maada Bio, Président de la République de Sierra Leone, et de Représentants du Président de la République fédérale du Nigeria et du Président de la République du Bénin pour engager le dialogue avec le CNSP et les autres parties prenantes nigériennes, en vue de convenir d’une feuille de route pour une transition de courte durée, de mettre en place des organes de transition, et de faciliter la création d’un mécanisme de suivi et évaluation de la transition, en vue du rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. Sur la base des résultats des discussions du Comité des Chefs d’État avec le CNSP, la Conférence pourra envisager un assouplissement progressif des sanctions imposées au Niger. Si le CNSP ne se conforme pas aux conclusions des discussions avec le Comité, la CEDEAO maintiendra l’ensemble des sanctions, et elle demandera à l’Union africaine et à ses partenaires d’appliquer les sanctions ciblées à l’encontre des membres du CNSP et de leurs associés », lit-on dans le communiqué final de la 64ème session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

Facebook Comments Box