Le procès du massacre du 28 septembre 2009 s’est poursuivi ce mardi, 12 décembre 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry). Le Général Ansoumane Kaba, ex chef d’état-major de l’armée de terre, a été appelé à la barre en qualité de « témoin » pour éclairer la lanterne du tribunal sur ces douloureux événements qui ont endeuillé toute la Guinée en 2009. Il a succédé à cette barre le Général Ibrahima Baldé, ex Haut-commandant de la gendarmerie nationale. Mais, dans sa déposition, il s’est montré circonspect. Sa déposition préliminaire ne comportait pas plus de cinq phrases. Et, il a fallu que le tribunal lui tire la langue pour qu’il évoque au moins ce qu’il a entendu par rapport au massacre du 28 septembre 2009.
Me Alpha Amadou DS Bah, un des avocats de la partie civile, estime que témoin difficile a carrément opté pour la dénégation.
« Nous sommes assez surpris de la réaction de ce chef d’état-major, d’autant plus qu’il occupait un poste très important. Il a certainement beaucoup d’informations qu’il a refusé de livrer au tribunal. Et c’est vraiment dommage, puisqu’il aurait pu nous dire notamment comment les corps ont quitté le camp Samory Touré, puisque les corps dont on parle ont été amenés au camp Samory. Malheureusement, il a refusé de dire la vérité. Nous avons tenté de lui poser des questions afin qu’il se rappelle qu’il a devoir envers la nation qui lui a tout donné. Malheureusement, il s’est muré dans la dénégation. D’ailleurs, c’est quelqu’un qui devrait être poursuivi au même titre que ceux qui sont à la barre de ce tribunal. Malheureusement, l’instruction n’a pas été achevée correctement. Nous comprenons parfaitement la difficulté qu’avait les juges. Mais, nous sommes quand même assez déçus de son témoignage. Nous pensons qu’il n’a pas dit la vérité. Le général Baldé a également retenu beaucoup d’informations, malheureusement. Je crois qu’ils se sont tous inscrits dans la logique d’être reconnaissants à celui qui les avait nommés. C’est assez regrettable de conserver sa loyauté envers un chef au lieu d’entrer dans l’histoire en disant la vérité et en saisissant le peuple. Reconnaissons que ces témoins-là ne disent pas la vérité. Maintenant, est-ce que le tribunal va tenir rigueur au parquet. Parce que moi je pense que les victimes qui sont passées ont donné beaucoup d’éléments, mais si ces témoins-là réfutent certaines réalités, il reviendra au tribunal d’apprécier. Mais, nous pensons que pour l’instant, beaucoup d’éléments ont été apportés à cette barre et le moment venu le tribunal tranchera en fonction surtout de la déclaration des parties civiles qui n’avaient aucun intérêt pour mentir sur qui que ce soit », a confié Me Alpha Amadou DS Bah.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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