Un enseignant poignarde sa fiancée : « je lui ai donné de l’argent pour le déjeuner, elle a refusé »

En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 30 octobre 2023, Lamine Camara a comparu hier, jeudi 14 décembre 2023, devant le tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la Mairie de Ratoma). Cet enseignant contractuel est poursuivi pour coups et blessures volontaires et voie de fait. Il a poignardé Mariama Ciré Camara, sa fiancée. Et, à la barre, il a reconnu les faits mis à sa charge. Mais, il juré qu’il a simplement voulu effrayer sa future femme avec son couteau, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Devant cette juridiction, le prévenu a avoué avoir blessé Mariama Ciré Camara. Mais, il assure que son acte n’était pas intentionnel.

« C’est moi qui ai demandé sa main en mariage. On a fixé le jour du mariage. Un jour, je lui ai donné de l’argent pour le prix du déjeuner. Elle a refusé. J’ai fait sortir le couteau pour l’effrayer pour qu’elle prenne l’argent. Le couteau l’a blessé en déchirant son pagne. C’est un couteau de ménage. Le couteau s’est retrouvé sur moi. J’ai pointé le couteau vers elle. Lorsqu’elle est tombée, j’ai appelé mon frère pour dire que j’ai blessé ma fiancée. Venez l’emmener à l’hôpital. C’est ma famille qui a payé les frais d’hôpitaux », a-t-il expliqué tout en présentant des excuses à sa victime et au tribunal.

Appelée à la barre, Mariama Ciré Camara a balayé l’argument avancé par le prévenu. Cette jeune collégienne a confié que son fiancé l’a volontairement poignardée et il s’est enfui après sa forfaiture.

« J’ai été blessée au ventre. Je suis restée à l’hôpital pendant une semaine, on m’a demandé de rester à la maison pendant un mois. Ce jour, il est venu vers 19 heures chez nous, il m’a trouvée à la maison. Il a salué, je n’ai pas répondu. Il m’a demandé si je ne réponds pas. Il m’a attrapée par la taille et il m’a poignardée. Après, il est parti », a relaté la pauvre fille.

Dans ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de condamner à 7 mois de prison et au paiement d’un million de francs guinéens d’amende.

« Un universitaire n’a pas à se promener avec un couteau. On n’effraie pas avec un couteau. On n’effraie pas avec une voiture. Prendre un couteau, poignarder et dire : je voulais l’effrayer. Ce n’est pas avec un couteau qu’on règle les problèmes », a sermonné le procureur Siba Toupou.

Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 11 janvier 2024.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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