Incendie du dépôt d’hydrocarbures de Conakry : la ville de Mamou frappée déjà par une crise de carburant

Située à près de 300 kilomètres de Conakry, la ville de Mamou (dans la région de la Moyenne Guinée) fait face ce lundi, 18 décembre 2023, à une énorme crise de carburant. Cette situation fait suite à l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry. Cet incendie s’est déclaré la nuit précédente aux environs de minuit. Et, selon un bilan officiel, il a fait 13 morts et 178 blessés, a appris le correspondant de Guineematin.com à Mamou.

Depuis ce matin, aucune goutte d’essence, de gas-oil ou de pétrole ne tombe des pompes des stations-services de la ville carrefour. Des stations pourtant envahies par des usagers en quête de carburant. Le colonel Mamadi Diallo, préfet de Mamou, a fait le tour des stations de la ville pour veiller au respect de la mesure de fermeture des stations dictée par le gouvernement.

« Nous sommes très indignés ce matin. Depuis 9 heures je suis là, mais sans rien. Vous voyez les motards et les voitures qui inondent la station. Et, le Préfet a donné l’ordre de fermer toutes les stations. Nous nous vivons des recettes que nous gagnons par jour. Et je dois déposer une recette de 50.000 francs par jour. Tous les besoins de ma famille viennent de cette moto. Nous demandons aux autorités de nous aider. On ne peut rouler sans carburant. Moi je pensais que s’il y a problème à Conakry, cela ne pouvait pas affecter les villes de l’intérieur », s’est plaint un conducteur de taximoto.

Vendeur de carburant au marché noir, Mamadou Oury Diallo déplore cette situation de crise qui étrangle la Guinée toute entière et invite les autorités à trouver des solutions.

« Nous, on trouve notre dépense à travers cette activité. Nous payons l’essence à la station pour avoir 1000 francs par litre pour nourrir la famille. Si aujourd’hui encore on nous réveille avec ce problème, on ne comprend rien. Néanmoins nous prions le gouvernement de résoudre le problème, sinon les populations vont souffrir. On ne peut pas se déplacer pour aller loin sans un moyen de déplacement. Il faut que les autorités nous aident », a-t-il indiqué.

De son côté, Amadou Keïta assimile cette situation à une « insécurité totale » qui inquiète les populations.

« Les radios et les télévisions sont fermées, les stations-services fermées, il y a incompréhension entre les autorités et les politiciens, rien ne se dessine à l’horizon. Aucun programme pour organiser les élections. Sinon, comment ce dépôt peut prendre feu. Il faut que les autorités maîtrisent cette situation, veiller surtout sur ce dépôt, installer des caméras de surveillance. Nous connaissons les conséquences si un dépôt a pris feu. Nous sommes vraiment dans l’insécurité totale », a-t-il confié.

De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tel : 625 69 89 19

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