Fêtes de fin d’année : Pas d’engouement dans les ateliers de couture et de coiffure à N’Zérékoré

Alors que les fêtes de fin d’année sonnent à notre porte, les ateliers de couture et de coiffure dans la ville de N’Zérékoré sont en manque de clients. Cette rareté de clients qui s’expliquerait par la conjoncture économique difficile à laquelle est venu se greffer le sinistre lié à l’incendie du plus grand dépôt d’hydrocarbures de la Guinée.

Au micro de la rédaction régionale de Guineematin.com à N’zérékoré ce vendredi, 22 décembre 2023, des couturiers et coiffeurs ont déploré ce manque d’engouement.

Décryptage !

Angeline Loua, couturière au quartier Angola

Angeline Loua, couturière au quartier Angola : « C’est très dur cette année. Contrairement aux années passées, à partir du 20 décembre, généralement ça trouve qu’on a assez de boulots des clients ou on se battait pour satisfaire tous les clients. Mais, pour le cas de cette année, c’est tout à fait le contraire. La conjoncture économique est difficile, et il s’est ajouté à ça cette affaire de carburant. Ça devient de plus en plus difficile. C’est bien vrai que ce sont des grandes fêtes qui s’annoncent, mais rares sont ceux qui viennent pour faire coudre les habits de fête. En plus, il y a eu très rapidement une majoration des prix de nos matériels de travail due en grande partie à cette affaire de carburant. Des fois les clients fidèles nous appellent, mais ils disent qu’ils ne trouvent pas de moyens pour venir. Nous nous trouvons dans l’obligation de partir les voir à domicile. Je demande spécialement à l’Etat et aux autorités à tous les niveaux de penser au quotidien de la population, surtout en résolvant de la plus belle manière cette affaire de carburant. Cela pourra atténuer certaines situations ».

Louise Haba, coiffeuse au quartier Angola

Louise Haba, coiffeuse au quartier Angola : « L’année-là n’est pas comme les autres années passées. Normalement si ça marchait, à partir de maintenant-là, on allait être en pleine activité jusqu’à ce qu’on quitte même tardivement la nuit. Mais, pour cette année, on ne comprend absolument rien. On peut des fois passer toute une journée sans avoir un seul client pour travailler. Presque tous les ateliers sont vides à cause du fait que les clients ne viennent pas. Je me dis personnellement que ce sont les difficiles conditions économiques qui font que les gens ne viennent pas. Je sais pertinemment que c’est un peu partout, c’est pourquoi je demande à nos camarades maîtresses d’être patientes. Je lance aussi un appel d’aide à l’Etat et aux autorités pour nous encourager à travailler, car le premier soutien d’une femme est son métier. On le fait ainsi pour aider nos maris et nos enfants pour les dépenses. Nous demandons vraiment à l’Etat de penser aux cris de cœur des citoyens que nous sommes ».

Mohamed Chérif, jeune coiffeur au quartier Dorota

Mohamed Chérif, jeune coiffeur au quartier Dorota : « On dit merci à Dieu pour la santé, mais franchement ça ne va pas en cette fin d’année où on pensait beaucoup travailler en ces moments de fête. Depuis que j’ai ouvert ce matin l’atelier, c’est moi seul qui suis là. Je suis prêt et disponible pour travailler, mais je n’ai pas encore vu un seul client. Comme pour dire que c’est vraiment difficile. Pour les années passées, c’était mieux. Mais cette année-là, c’est vraiment difficile. Actuellement, même pour coiffer la tête de 3 à 5 personnes par jour, c’est rare. Mais, on s’en remet à la volonté de Dieu tout en espérant avoir le quotidien ».

Germaine Haba, coiffeuse au quartier Dorota

Germaine Haba, coiffeuse au quartier Dorota : « Les choses sont très dures cette année. Dans les antérieures, ce moment-là était le moment propice pour nos activités dans les ateliers. Sauf que pour cette année, rien ne marche du tout dans les ateliers. C’est comme si ce n’était pas une fête qui arrive. Depuis quelques jours, on vient passer la journée ici sans rien. Nous déplorons cette situation ».

Foromo Isaac Haba, maître couturier

Foromo Isaac Haba, maître couturier : « C’est une réalité difficile que nous vivons. Nous avons appris les métiers pour aussi faire face aux besoins de la petite famille. Mais si on n’a pas des gens qui viennent à cause de la conjoncture actuelle, c’est tout à fait difficile pour nous. Néanmoins, il y a quelques clients fidèles qui nous envoient des contrats pouvant nous permettre de se tirer d’affaires, même si l’engouement n’est pas de taille comme les années passées. Dieu merci pour le quotidien que j’arrive à avoir ».

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Jean David Loua pour guineematin.com

Tel : (+224) 620166816/666890877

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