La communauté chrétienne de Guinée, à l’image de ses coreligionnaires du monde, a célébré ce lundi, 25 décembre 2023, la fête de Noël. A N’zérékoré, dans la paroisse de Gonia, c’est le curé de cette paroisse qui a présidé la messe devant des fidèles fortement mobilisés pour la circonstance. L’abbé Laurent Lamah, après avoir donné le sens de cette fête, a dénoncé la gestion de notre pays sous le régime de la transition avant d’inviter les fidèles à la solidarité, rapporte Guineematin.com à travers son équipe basée dans la préfecture.
Très tôt le matin, les fidèles chrétiens de la ville de N’Zérékoré, vêtus de leurs plus beaux atours, ont rallié les différents lieux de prières pour accomplir leur devoir religieux.
Dans son homélie, l’abbé Laurent LAMAH, curé de la paroisse de Gonia, a donné le sens de la célébration de noël. « Frères et sœurs en christ, dans la nuit du 24 au 25 Décembre, un enfant est né, le fils de Dieu, celui qui vient nous sauver de toutes sortes de souffrances est né. Nous ne devrons plus souffrir. C’est la raison de l’événement que nous célébrons depuis hier jusqu’à ce matin. C’est ce beau message qui est ainsi adressé à l’humanité qui traverse le pays de l’ombre », a déclaré le père Laurent LAMAH.
Parlant de la souffrance des guinéens, le père Laurent Lamah a évoqué les conditions de vie difficiles que les guinéens traversent actuellement. « De nos jours et particulièrement cette année 2023, nous célébrons Noël dans un contexte sociopolitique, économique et religieux absolument très difficile. La gestion de nos Etats est devenue presque catastrophique. Nos espoirs sont brisés. Nous sommes devenus comme un peuple en exil sur son propre pays, sur sa propre terre, croupissant sous le poids de la misère de toutes sortes. En réalité, nous sommes désorientés, désespérés et déçus de notre condition de vie actuelle. Nous semblons être moins que ce peuple dont nous parlions, Isaïe, hier, ce peuple qui marchait dans les ténèbres, dont les habitants vivaient dans les pays de l’ombre et sur qui le joug pesait, le bâton ainsi que le fouet du chef de corvée, meurtrissait les peuples. Ce peuple dont les manteaux étaient couverts de sang nous le décrit Isaïe. Mais eux au moins, ont vu une grande lumière et ont recouvré la joie du véritable Messie. Mais nous, d’où nous viendra-t-il le secours ? D’où nous viendra-t-il, le Messie en dehors du secours et du Messie Jésus ? D’où nous viendra-t-elle la joie au milieu de ces ténèbres opaques que nous traversons ces derniers temps, émaillés de crimes, de deuil, de pleurs, de lamentations, en tant que peuple de Guinée ? Pourquoi sommes-nous toujours ce peuple malchanceux qui n’a jamais eu la paix et la quiétude stable ? Y a-t-il nécessité de réclamer un autre Messie ? Non, le Messie que nous avons, c’est Jésus, cet enfant dans la crèche. Adorons-le simplement, prions-le et vivons entre nous, comme il l’a recommandé, en nous aimant sincèrement les uns les autres, en nous laissant transformer par le verbe de Dieu », a lancé le père Laurent Lamah.
De son côté, la sœur Jeanne Pastel GUILAVOGUI a exprimé ses sentiments par rapport à la fête de Noël. « Aujourd’hui, c’est une grande fête pour nous les fidèles chrétiens du monde. Parce que c’est la naissance de Jésus Christ, notre sauveur. La fête se passe bien depuis hier soir, et aujourd’hui on a terminé avec une grande harmonie dans la salle, avec de nouvelles communautés qui rejoignent notre monde. En recevant des insignes, les croix et chapelets. Ce sont des étapes de formation qui leur permettent d’intégrer la communauté chrétienne. Cela explique ce que nous sommes et ce que Jésus christ est venu faire sur la terre. Nous sommes très joyeux en ce grand jour de Noël qui, pour nous, est la venue d’un roi parmi nous » a-t-elle exprimé.
Pour sa part, Fassou Ignace KOLIE, fidèle chrétien de la paroisse de Gonia, a dit être très fier de la fête et rend hommage aux victimes de l’incendie de Kaloum. « Je suis très content aujourd’hui, avec cette fête qui marque la naissance de Jésus christ, qui est notre sauveur. Je veux qu’il me donne une longue vie afin que je puisse fêter sa venue sur terre chaque année. La fête se passe dans les meilleures conditions… Mais, on célèbre Noël quelques jours après le malheureux incendie du dépôt d’hydrocarbures à Kaloum, qui a bloqué beaucoup de nos activités. Mais qu’à cela ne tienne, nous rendons un grand hommage à ces personnes qui ont perdu la vie en ce lieu », a-t-elle laissé entendre.
De son côté, madame Lucie Christelle TONAMOU rend hommage à sœur Marceline Lamah, décédée il n’y a pas longtemps. « Depuis hier soir, on était pour la veille, le Christ est né. Aujourd’hui, nous célébrons sa naissance et je suis très heureuse de la fête de noël, parce que c’est une fête qui est importante pour nous les fidèles chrétiens. La fête s’est déroulée dans les meilleures conditions, nous avons remarqué la présence de beaucoup de personnes et le père à bien célébré la messe et son Homélie était bien faite. Je demande à tous les fidèles chrétiens de continuer ainsi car seul Dieu a le dernier mot. Le gros problème est qu’on a fait la fête sans une de nos sœurs qui était très gentille envers tout le monde et qui était douée dans son travail qu’on lui avait confié. Sa mort a vraiment touché tout le monde. Je prie le Seigneur de pardonner tout ce qu’elle a pu faire comme pêché et l’accueillir dans son royaume » a-t-elle demandé.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Georges Boniface Haomou pour Guineematin.com
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