Dr Diao Baldé : « L’année 2023 a été une période de précarité, de difficultés pour les populations »

Dr Diao Baldé, président du parti de l'Union pour la Guinée Nouvelle (UGN) et vice-président de l'ANAD

L’année 2023 a connu de nombreux soubresauts en Guinée. De la restriction des libertés individuelles aux cas présumés de détournement et de corruption dans l’administration publique, en passant par la précarité ambiante, les populations auront été éprouvées. Dans un entretien accordé à Guineematin.com le 31 décembre 2023, Dr Diao Baldé, président de l’Union pour la Guinée Nouvelle (UGN), dresse un bilan sombre de la gouvernance du CNRD.

D’entrée, Dr Diao Baldé, président de l’UGN, et vice-président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), dénonce la précarité qui a marqué l’année passée. « L’année 2023 a été une période de précarité, de difficultés pour la population guinéenne, affectant tant les ménages que les personnes démunies ou celles disposant d’un revenu intermédiaire. Le niveau de vie a fortement chuté, marqué par l’absence de perspectives d’emploi, de développement, et une visibilité insuffisante quant à la gestion de la transition. Cette absence de confiance et le désespoir ambiant ont nui à la motivation et à l’investissement », déplore le président de l’UGN.

Par ailleurs, Dr Diao Baldé s’est appesanti sur les restrictions des libertés individuelles et collectives tout au long de l’année 2023, avec l’interdiction des manifestations et la répression brutale des forces de sécurité envers toute contestation. Les entraves à la liberté d’expression ont été également dénoncés par cet acteur politique. « Il faut noter que l’année 2023 a été marquée les restrictions des libertés individuelles et collectives. On peut noter, entre-autres, l’interdiction des manifestations, la répression brutale des forces de sécurité sur la paisible population qui ne fait manifester pour ses droits. Ce qui a été également plus marquant dans le même cadre, c’est la restriction de la liberté d’expression. Vous savez combien de fois les hommes de médias ont été brutalisés. Il y a certains sites d’informations qui ont été restreints, notamment Guineematin.com pendant un moment. Vous avez des radios qui ont été fermées, actuellement il y a le brouillage des ondes. Difficilement vous avez accès à internet pour naviguer sur les réseaux sociaux, notamment Facebook. Pour ce qui est des radios, vous avez par exemple Djoma, Espace et FIM FM qui l’objet de restriction et donc qui sont fermées. En 2023, les Guinéens ont été privés d’informations. Ce qui est une atteinte aux libertés et une violation des droits humains, une réalité regrettable. »

En outre, Dr Diao Baldé a déploré les cas de détournements présumés dans certains départements ministériels et des cas de corruption présumés dans le secteur minier. Il a souligné la gabegie et les détournements persistants au sein de l’administration. Les collectivités sont restées sans financement de l’État, malgré des fonds alloués, avec des conséquences directes sur la pauvreté infrastructurelle et au sein des ménages, assène-t-il. « Ce qu’on a aussi déploré au courant de l’année 2023, c’est les cas de détournement dénoncés dans les différents départements ministériels et dans le secteur minier. C’est ce qui est très dommage. J’ai même suivi le ministre de la Justice qui annonce des interpellations de hauts cadres du Ministère de l’Environnement et du Développement durable. C’est que la gabegie financière, les détournements au niveau de l’administration sont encore très remarqués au courant de l’année 2023. A côté de ça, nos collectivités sont aussi restées sans financement par l’Etat bien que les fonds soient abondés pour financer ces collectivités. Je pense ici à l’ANAFIC. J’ai suivi la fois dernière quelque part où on disait que l’ANAFIC n’a pas pu financer les collectivités par le fait qu’on n’a pas mis en place le Conseil d’administration. Ce qui est très regrettable. Donc l’année 2023 a été marquée par la pauvreté au point de vue infrastructurel mais aussi auprès des ménages », martèle le leader de l’UGN.

L’année 2023 a également été marquée par l’incendie au dépôt des hydrocarbures à Kaloum, avec l’annonce d’enquêtes par les autorités. Les conséquences, telles que la pénurie de carburant impactant la mobilité et les activités agricoles, sont soulignées comme problèmes majeurs par notre interlocuteur. « L’année 2023 a été aussi marquée par l’incendie au dépôt des hydrocarbures à Kaloum. Jusqu’à présent, on n’arrive pas à mener des enquêtes pour savoir quelles sont les causes de l’incendie et quelles sont les perspectives qui sont en cours pour que de tels événements ne reproduisent plus. Et les conséquences de cela, c’est le manque de carburant dans les stations et ça impacte sur la mobilité des personnes et de leurs biens. Donc, ça a un impact sur le transport mais aussi sur les activités agricoles. Les agriculteurs de la Basse Côte qui ont de fait des cultures de rente et qui ont besoin de l’irrigation lançaient tout dernièrement des cris parce qu’ils sont affectés par le manque de carburant… »

Cependant, Dr Diao Baldé ne dépeint pas tout en noir. Il a salué les réformes engagées dans le secteur de l’éducation, notamment les acquis obtenus dans les trois départements de l’Education nationale.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel. : 622 919 225

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