Crise de carburant à N’zérékoré : une forte affluence dans les stations-services de la ville

Une grave crise de carburant secoue la Guinée depuis l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry le 18 décembre dernier. Dans la ville de N’zérékoré, les stations-services ne désemplissent de monde à la quête de l’or noir. Certains passent une journée entière dans les files d’attente dans l’espoir de trouver au moins un litre d’essence. Des citoyens rencontrés par Guineematin.com dans la matinée de ce lundi, 8 janvier 2024, devant certaines stations-services ont tout simplement dénoncé un calvaire.

Décryptage !

Mohamed Konaté, commerçant : « Nous souffrons énormément dans cette affaire de carburant. Actuellement, se procurer du carburant n’est pas chose facile. Moi particulièrement je suis sorti depuis 3 heures du matin pour être dans le rang et avoir du carburant. Mais depuis là, je suis encore loin d’être servi. Or, le boulot m’attend. Mon patron ne cesse de m’appeler pour partir au boulot, et le lieu est très loin. Quand on sort pour chercher le carburant, on peut passer des heures dans le rang avant d’en avoir. Il arrive des fois qu’on passe presque une journée entière sans avoir le moindre litre de carburant. Et si tu as la chance d’en avoir, c’est 2 litres. C’est vraiment difficile pour nous, et cela impacte négativement nos activités et notre quotidien. Nous demandons à l’Etat et au gouvernement de penser beaucoup à cette situation et aux difficultés de la population pour une sortie de crise. Si l’Etat pouvait permettre aux particuliers de faire envoyer le carburant à partir des pays voisins comme le Liberia ou la Côte d’Ivoire pour revendre aux gens avec le même prix, cela pourrait atténuer la situation ».

Souleymane Sangaré, conducteur de moto-taxi : « Je suis là depuis 6 heures du matin pour m’acheter de l’essence et faire le transport. Mais, il faut être patient et courageux pour en avoir, car c’est très difficile. Tous les jours c’est la même chose et presque dans toutes les stations. Il faut avoir la ténacité d’être dans le rang sous le soleil. Vraiment, nous souffrons beaucoup pour avoir ce que nous achetons de notre propre argent. Vous-mêmes vous voyez le monde qui est là. Et par rapport à ma place dans le rang, ça sera difficile, parce qu’il y a encore assez de personnes devant. Si nous qui devons nourrir nos petites familles quotidiennement à travers la conduite des mototaxis nous passons maintenant la moitié de la journée pour seulement acheter le carburant, c’est quelque chose qui pèse énormément sur nous. Nous demandons humblement au gouvernement de nous aider, parce que la souffrance que traversons actuellement ne dit pas son nom. Nous citoyens ordinaires, nous souffrons. Nous souhaitons que cette situation de crise se résolve pour alléger un peu la situation ».

Cécé Marcel Théa, enseignant contractuel : « Il y a au moins plus de 4 heures de temps que je suis là pour acheter du carburant. Mais depuis là, je n’en ai pas encore eu, puisque le monde est trop, et chacun veut avoir le carburant. Je me disais de sortir matinalement pour en avoir vite, mais je suis venu voir toute une pléthore de personnes. Vraiment ça ne va pas, les choses vont très mal avec cette crise de carburant. Il nous faudra peut-être rester jusqu’à 14 heures ou 15 heures pour en voir, vu tout ce monde-là. Je demande particulièrement au chef de l’État et au gouvernement de nous aider. La situation est vraiment difficile. Le poids de cette affaire de carburant pèse sur assez de choses qui nous plongent encore dans de difficiles conditions de vie. Vraiment, que l’État fasse de son mieux et qu’il nous vienne en aide ».

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Jean David Loua pour Guineematin.com

Tél : (+224) 620166816/666890877

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