Noyade à N’Zébéla (Macenta) : le témoignage de Paul Sakouvogui, un des rescapés

Paul Sakouvogui, rescapé

On en sait un peu plus sur le cas de noyade survenu le 6 janvier dernier sur le fleuve Diani (dans la sous-préfecture de N’Zébéla, préfecture de Macenta) et qui avait fait 2 morts. Il s’agissait d’une pirogue à bord de laquelle se trouvaient six (6) personnes y compris le piroguier et un guide autochtone voulant passer de l’autre côté du fleuve pour le tournage d’un clip.

Joint au téléphone par Guineematin.com dans la soirée d’hier, lundi 08 janvier 2024, Paul Sakouvogui, journaliste et un des rescapés de ce drame, est revenu sur les circonstances de cette noyade.

« Il y a dans notre église le directeur de la chorale qui est en train de préparer son album. Et pour l’album, il (directeur de la chorale) a un clip à tourner, et le lieu qui était indiqué était le pont Diani. Arrivé au pont Diani, on n’est pas directement descendu au fleuve. On était au nombre de quatre (4) : deux caméramans, le jeune chantre et moi. On s’était confié à quelqu’un pour dire que nous sommes venus pour réaliser un clip. Mais, on ne peut pas directement descendre au bord du fleuve sans avoir un guide ou sans se confier à quelqu’un comme un autochtone qui peut être devant nous pour nous dire de voir telle ou telle personne. Celui-ci nous a bien accueillis et nous a dit que lui-même il va nous conduire sur les lieux. C’est avec lui qu’on est descendu et on a fait les premières séquences.

Maintenant, il y avait un rocher où le caméraman a dit que si on pouvait aller là-bas, ça allait être bon pour les différents plans du clip. Pour y arriver, notre guide nous a dit qu’on peut aller là-bas, mais à condition que vous négociez une pirogue pour lui donner le transport et qui va nous déposer là-bas. Le piroguier qui devait nous envoyer nous a dit de payer vingt mille francs guinéens (20.000fg), mais on a finalement payé quinze mille francs guinéens (15.000fg). Quand le piroguier a pris les quinze mille francs, son enfant qui était là, parce que c’est une famille qui faisait l’extraction de sable. Son enfant a dit : si c’est moi qui dois les accompagner, je ne pourrai transporter que deux (2) personnes. Et, le père a dit à son enfant que c’est lui-même (père) qui va nous accompagner tous ensemble. C’est ainsi qu’il nous a dit de monter pour partir.

Nous sommes tous montés à bord de la pirogue avec nos outils de travail, nos téléphones et un sac qui contenait deux millions (2000000 fg). Quand on a bougé jusqu’au beau milieu du fleuve, la pirogue a commencé à balancer, et directement ça s’est terminé par la noyade. Au total, nous étions maintenant six (6) personnes dans la pirogue dont le piroguier, l’autochtone qui était notre guide. Dans cette noyade, chacun s’est battu à sa force pour se sauver. Heureusement, Dieu nous a sauvés. Notre guide est sorti de l’autre côté du fleuve et il a fui. Nous autres, on a eu la chance de s’accrocher au rocher. Nous sommes restés là et par les appels, les gens sont venus nous sortir. C’est le piroguier et notre 2ème caméraman qui n’ont pas pu se sauver et qui sont restés dans l’eau », a expliqué Paul Sakouvogui.

A rappeler que l’enterrement du corps du piroguier a eu lieu le jour du drame et le corps du jeune caméraman envoyé à N’Zérékoré à la demande de ses parents pour inhumation.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah et Jean David Loua pour Guineematin.com

Tél : (+224) 620166816/666890877

Facebook Comments Box